Extrait du livre "Nicolas Sarkozy ou la Françafrique décomplexée", Samuël Foutoyet, éditions Tribord, 2009 Sous-titre chapitre 3, « Des dictateurs à l’Élysée »
« Je veux être le président de la France des droits de l’homme. […] Je ne veux être le complice d’aucune dictature à travers le monde. ». Nicolas Sarkozy, meeting de l’UMP, Paris, 14 janvier 2007.
Le 25 mai 2007, Nicolas Sarkozy accueille Omar Bongo, second chef d’État africain reçu à l’Élysée depuis le 6 mai. La veille, le nouveau président recevait Ellen Johnson-Sirleaf, présidente depuis 2005 du Liberia, pays ravagé par quinze années de guerre civile. La première femme chef d’État d’Afrique n’a cependant été reçue qu’un quart d’heure. Omar Bongo, lui, est accueilli avec une toute autre faveur. Il faut dire que l’amitié entre les deux hommes n’est pas récente. En témoigne cette interview du dirigeant gabonais sur les ondes de Radio France International, quelques jours avant leur rencontre :
RFI : « Depuis combien de temps vous connaissez-vous [avec Nicolas Sarkozy] ? »
O. Bongo : « Ben, je le connais il n’était même pas encore au gouvernement. Quand Chirac était à la Mairie, dans les années 80 et quelques. »
RFI : « Est-ce que vous vous tutoyez par exemple, ou est-ce que vous vous vouvoyez ? »
O. Bongo : « On se tutoie ! Puisque vous voulez être dans les secrets des parfums, hier [le 6 mai, jour de l’élection] il m’a même téléphoné. Bon, alors ! Si ça peut vous arranger, voilà ! On se tutoie depuis 80 et quelques. »
RFI : « Et alors, que vous a-t-il dit ? »
O. Bongo : « Non, non, non… Mais vous croyez pas tout de même que je vais me livrer à ce genre de confidences, non ? Il m’a dit tout simplement : merci pour certains de tes conseils, voilà ! Et je lui ai dit félicitations pour m’avoir compris parfois. »