Tout ça pour dire que j'ai vu Sunshine. Et autant le dire au risque de passer pour un élitiste forcené, je n'ai pas trouvé ça terrible même si j'en ai lu ça et là quelques avis positifs (assez souvent nuancés cela dit). L'histoire ? Un équipage, à bord d'Icarus II, doit sauver la terre et pour cela, prend la direction du soleil (qui est en train de mourir). Cet équipage va y déposer une énorme bombe nucléaire qui en explosant créera un nouveau soleil. Sept ans auparavant, on avait envoyé Icarus I mais ils ne sont jamais revenus ...
Bon, on est d'accord, le résumé ne donne pas envie tant il sonne comme une pâle resucée d'Armageddon. Mais sur ce point, on n'a pas trop à se plaindre, pas de patriotisme exacerbé, pas de poncifs éculés, Danny Boyle s'en sort (relativement) bien: pas de caricature, les points de passage obligés sont pris en douceur (à condition de ne pas faire la fine bouche en matière scientifique mais passons ... s'il n'y avait que ça ...). En fait, ce n'est pas du tout là que le problème se situe. Le film est hybride et hésite entre plusieurs voies. Quand il choisit finalement, c'est trop tard, on n'adhère plus. Je m'explique:
* On a d'abord indéniablement la fascination pour l'astre solaire. Plus Icarus II se rapproche du soleil, plus c'est
* Après avoir eu sa petite période contemplative (du style Icare: ne regarde pas le soleil de trop près sinon il te crame les yeux), on s'oriente vers la découverte d'un vaisseau spatial à l'abandon (Icarus I). Nouvelle direction prise. Gros ponçif de SF. Perte d'unité d'action en vue.
* On termine par une mini tuerie de l'équipage plutôt irrationnelle (ledit équipage n'a même pas la présence d'esprit de rester au moins deux par deux et ils se font tous tuer sagement comme des lapins). Troisième direction. Celle de trop. On va rassure la Terre est sauvée, mais quelque part on s'en fout. On en veut au réalisateur d'avoir pompé à droite et à gauche dans les poncifs SF sans avoir réussi à avoir un résultat qui se laisse au moins regarder sans déplaisir à défaut d'y adhérer.
Si je résume, un film avec quelques belles images de luminosité. Déjà que j'avais apprécié moyennement The Fountain en dépit de l'aspect trip visuel, là j'ai la sensation d'avoir vu le film qui ferait passer The Fountain pour un chef d'oeuvre (sic !). O tempora, o mores !
Les perses vus comme des affreux étrangers portant toute la sauvagerie orientale - là aussi c'est forcé. Même si la
Si les grecs (d'après les statues qui nous restent) semblaient avoir un idéal de l'homme bien sculpté physiquement parlant, je ne pense pas qu'ils auraient été jusqu'à un tel bodybuilding non plus qui n'a rien de très crédible ni de beau en matière de goût grec. Si vous ne me croyez pas, jetez un coup d'oeil aux statues grecques représentant des hommes, vous ne verrez pas uatnt de muscles saillants. Quant au côté féminin de l'histoire (la reine qui couche avec je ne sais plus qui pour avoir le conseil dans sa poche), je n'ai pas bien compris l'intérêt de l'insérer (quant à savoir si une reine grecque prendrait le risque de coucher avec un autre homme que son mari, là je reste perplexe au vue des lois grecques châtiant ce type de forfait). Un coup d'oeil rapide à la BD originale montre d'ailleurs que ne figurent ni l'épisode ridicule de la reine spartiate ni les muscles saillants.
C'est dommage au fond cette voix pompeuse, parce que je vais vous étonner, mais par delà sa reconstruction fantaisiste et ses partis pris discutables, 300 a un avantage: de sonner un petit peu plus grec que Troie qui, croyez-moi, est complètement étranger à Homère et au monde grec. La guerre de Troie, ce sont les dieux qui se battent via les hommes, aveuglant leurs jugements - ce qui explique leurs grossières erreurs militaires et stratégiques. Retirez les dieux à Troie et vous obtenez une guerre totalement incompréhensible. Ce n'est pas parce que Brad Pitt y joue que ça y changera quelque chose.