Il y a vingt-cinq ans, Diego Maradona était transféré de Naples vers le F.C Barcelone pour tout juste 8 millions d’euros. Aujourd’hui, c’est près de 94 qu’il convient de débourser pour s’offrir les services d’un autre ballon d’or le portugais Cristiano Ronaldo. C’est ce que vient de faire le Real Madrid. Pour continuer à parler chiffre, dans ce début de mercato, le club espagnol vient de dépenser, avec l’appui des banques, une somme qui avoisine la moitié de ce que compte investir l’Olympique lyonnais pour la construction de son stade. On croit rêver ou cauchemarder, c’est selon.
Pourtant la crise économique rode au dessus de l’Espagne. Le président du Real, Florentino Perez est d’ailleurs bien placé pour le savoir en sa qualité de roi du BTP et de l’immobilier. Perez va donc vendre des produits dérivés et des droits T.V., organiser des tournées asiatiques pour ses poussins. Objectif, rentabiliser l’opération sur moins de trois ans. Il paraît que la chose est implacable même si l’endettement du club est légendaire. Le simple transfert de Ronaldo représente à lui seul l’équivalent du deuxième budget annuel du championnat français de quoi s’interroger sur la physionomie à terme de cette ligue des champions qui va finir par se disputer entre trois ou quatre clubs à l’abri des besoins car à l’abri de tout contrôle de la part des autorités organisatrices.
Michel Platini a manifesté une fois de plus son émotion face à de telles pratiques, proposant une fois encore la mise en place d’une instance de contrôle financier à l’échelle européenne. Simple prêcheur dans le désert, le patron de l’UEFA pourra constater, comme d’habitude, que Real et autres Manchester United s’apprêtent à vendanger alors que leurs dettes demeurent abyssales. Platoche n’a plus qu’à espérer, que du côté de l’un de ces clubs majeurs, un actionnaire…