envoyé par kalmar
Haaaa… ça aussi, c’est du beau, du bon, Dubon… heu non, du grand Chuck Norris !!
Il est fascinant de voir comment les réalisateurs US des années 80 pouvaient à ce point concentrer dans chaque scène, voire chaque plan du film, des poncifs éculés et des figures allégoriques, alliant des scènes d’action musclées au fantastique jeu d’acteur de Chuck Norris, au meilleur de sa forme
concernant l’expression faciale…
Tiens, dans cet extrait : il s’ouvre sur un plan du héros solitaire chevauchant sa fidèle monture,
et dont la noire silhouette se découpe presque en ombre chinoise contre le bleu du ciel. Tout de suite, un zoom rapide encadre le visage fier et buriné du héros, le regard fixe et déterminé
toisant l’ennemi. Qu’on en juge le résultat : ces crétins, bien qu’au nombre de 3 ou 4 dans la jeep
de tête (et armés notamment d’un mitrailleuse) sont déjà verts de trouille, car ils s’arrêtent et
viennent pleurnicher auprès du chef des méchants. Ce dernier les envoie chier et il a bien raison, car pourquoi craindre un simple motard (même en colère) ? Mais il ne savait pas qu’il avait en face de lui le concentré unique des Super Forces Spéciales d’Elite les Plus Fortes des USA, le Grand Chuck himself !
Là-dessus, Chuck dresse ses roquettes (faut-il y voir un symbole phallique ?) et envoie péter la
sus-dite jeep (notez au passage la précision du tir, sans mire ni viseur), le visage toujours aussi
expressif qu’une bourriche d’huitres d’Arcachon.
A ce moment, la musique héroïque se déclenche, rythmant une action débridée : Chuck fonce dans le tas. On se dit : “non c’est pas possible, il est tout seul sur sa 125 Super Trial, il ne lui reste
q’une roquette, et ses ennemis sont au moins 50 ou 75 à vue de nez : il va se faire massacrer, c’est
pas possible autrement !….”, le tout en étreignant convulsivement un kleenex consolateur… Mais
non ! Chuck roule dans le tas, et Ô miracle, le chef des vilains ne trouve rien de mieux que
d’ordonner lâchement à tous ses acolytes de faire demi-tour pour retourner à Beyrouth. S’en suit un
invraisamblable capharnaüm routier, les jeep Lada emboutissant les camions GAZ (remarquez que tout l’équipement de base est soviétique mais que le chef des méchants roule en Mercedès blanche ; peu discrète et fort salissante) dans des manoeuvres grotesques, dignes d’une 2e heure de conduite chez Auto-Sûr….
La-dessus, et vous pouvez les recompter, au moins 4 terroristes balancent de longues rafales d’AK-47 sur Chucky le Motard Fou. Et là, je ne sais pas s’ils tirent vraiment aussi mal qu’ils conduisent,
ou si Chuck a le cul bordé de nouilles, mais pas une balle ne l’atteint, notre héros réussissant le
tour de force d’arrêter les projectiles à coups de roue avant !!! (Purée… même dans mes pires
délires éthyliques, je n’aurai jamais osé imaginer un truc pareil ! Gonflés, les scénaristes !)
Enfin, pour reposer nos nerfs fortement éprouvés par ces scènes époustouflantes, un intermède
comique : Chuck se retrouve à l’autre extrèmité de la colonne de véhicules, face à face avec le
benêt de la bande, ridicule à souhait avec son kheffieh mal enroulé et son air ahuri.
Notez alors l’immense talent d’acteur de Chuck, capable d’exprimer mille émotions dans les plus
légères de ses mimiques : un léger signe de dénégation de la tête (traduire : “hé non, salaud de terroriste, tu ne t’en tireras pas comme celà ! Tant pis pour toi, t’es le premier devant moi, tu
vas morfler pour les autres !”), puis, quand il déclenche le tir de sa 2e roquette, un léger spasme éjaculatoire lui tord les lèvres (traduire :”tiens, prends ça dans la gueule !”)….
Puis Chuck se retourne, car ses potos arrivent pour terminer le boulot….
Quel film, mon dieu, c’est beau, fort, viril et si finement joué à la fois, tout est dans les
nuances…
Un des extraits marquants de cet immense chef-d’oeuvre du 7e art qu’est “Delta Force” !