Intéressant débat chez Mathieu L., alias «Le Privilégié», professeur d’histoire-géographie dans un lycée de ZEP en Seine-Saint-Denis. Il y donne son point de vue sur le chèque-éducation, mesure proposée par SOS Education. Il en rappelle le principe : «Il s’agit de redistribuer l’argent consacré aujourd’hui à l’éducation sous forme de chèque à l’ensemble des citoyens ayant des enfants pour leur permettre de choisir librement leur école.» Et en vient même à reconnaitre que «l’idée est très séduisante». Dès lors, pourquoi «Le Privilégié» ne croit-il pas aux «promesses de ce chèque» ?
D’abord, on considère qu’avec ce chèque, les familles auront le libre-choix de leurs écoles. On [...] met donc en avant [...] l’idée de libre-concurrence entre les écoles pour séduire le demandeur. Or, on sait que lorsqu’un système éducatif est mis en concurrence, ce ne sont pas les usagers qui choisissent leur établissement, mais les établissements qui choisissent leurs élèves.
Ils pourront aussi choisir leurs enseignants. Et les élèves choisis voudront, comme leurs enseignants, se trouver dans leur établissement, plutôt que de subir, dans le cas des élèves, leur établissement du fait de la carte scolaire, et, dans le cas des enseignants, par des mutations décidées verticalement par le ministère.
Qu’est-ce qui empêchera une école de demander un tarif plus élevé que le chèque-éducation ? On pourra comme cela créer des écoles pour riches qui absorberont en plus des fonds publics.
Rien n’empêche d’imaginer, d’abord, un chèque-éducation dégressif selon les revenus des parents. En outre, le montant proposé par le Parti libéral-démocrate (6810€) permettrait le financement d’une scolarité de base.
À lire aussi, le billet de L’Hérétique.