Une étude publiée par deux économistes, Felix Oberholzer-Gee (Harvard) et Koleman Strumpf (Université du Kansas), montre combien le partage de fichier par réseau Peer-to-Peer, semble avoir bien moins d'incidence négative sur les sociétés qu'elles ne le prétendent.
Des bénéfices issus du piratage
Ce serait tout le contraire : elles en tirent des bénéfices significatifs et en conclusion, les deux analystes vont plus loin. Selon eux, le piratage n'a en rien enrayé la production, que ce soit de livres, musique ou films. Le mythe à la peau dure « une oeuvre téléchargée équivaut à une vente de perdue » en prend pour son grade.
En examinant les comportements de 5600 possesseurs d'iPod, on parvient à la conclusion que 64 % des chansons qui y sont stockées ne sont pas écoutées : peu probable dans ce cas que les consommateurs auraient payé pour des titres qu'ils n'ont pas ou extrêmement peu écoutés.
En outre, l'arrivée de la musique numérique aurait largement profité de la présence de titres gratuitement disponibles sur les réseaux. D'abord, cela a dynamisé les ventes de baladeurs MP3. Si 65 % des sondés affirment qu'ils n'ont pas acheté de CD parce qu'ils avaient téléchargé un titre gratuitement, 80 % affirment que grâce à cet extrait de l'album, ils sont finalement passés à la caisse. De fait, la volonté de payer pour une oeuvre complète augmenterait même, insistent les auteurs de l'étude.
Une production qui continue d'augmenter
Ainsi, l'industrie ne perdrait pas d'argent ainsi qu'elle le clame à cause du partage de fichiers, de même que l'on constate que le nombre d'albums enregistré a doublé depuis les années 2000. En 2000, on comptait 35.116 albums sortis, contre 79.695 en 2007, dont 25.159 en version numérique.
Le piratage n'a pas découragé qui que ce soit et la demande en billets pour des concerts n'a pas non plus décru. En outre, même pour le secteur du cinéma où les films sont plus traditionnellement piratés, le nombre de films sortis a tout de même augmenté au cours des deux dernières années. Enfin pour ce qui est des auteurs de littérature dont les fichiers sont sur la toile, les résultats sont mitigés, mais ne prouvent sûrement pas que les ventes déclinent. L'exemple de Stephenie Meyer pourrait servir de cas d'école.
L'analyse est consultable à cette adresse, en anglais.