L'été arrive, et avec lui un cortège de calembours, car l'élu local est un piètre humoriste qui n'arrive évidemment pas à la cheville d'un André Santini qui a hissé les mots d'esprit jusqu'aux plus hautes crêtes que la pensée puisse atteindre dans l'exercice politique.
Je faisais ici référence à l'appel du 18 juin 1940 (encore désolé), ou encore "l'appel historique du général De Gaulle à refuser la défaite et à poursuivre le combat contre l'ennemi", ce qui est à la fois plus long et vachement moins drôle que la pelle de la mi-juin.
Ahem. Un peu de solennité, c'est le décret du 10 mars 2006 qui a consacré le 18 juin de chaque année à la commémoration du fameux message, que je vous reproduis ici:
"Les chefs qui, depuis de nombreuses années, sont à la tête des armées françaises, ont formé un gouvernement. Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s’est mis en rapport avec l’ennemi pour cesser le combat.
Certes, nous avons été, nous sommes, submergés par la force mécanique, terrestre et aérienne, de l’ennemi.
Infiniment plus que leur nombre, ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui nous font reculer. Ce sont les chars, les avions, la tactique des Allemands qui ont surpris nos chefs au point de les amener là où ils en sont aujourd’hui.
Mais le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non !
Croyez-moi, moi qui vous parle en connaissance de cause et vous dis que rien n’est perdu pour la France. Les mêmes moyens qui nous ont vaincus peuvent faire venir un jour la victoire.
Car la France n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle n’est pas seule ! Elle a un vaste Empire derrière elle. Elle peut faire bloc avec l’Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte. Elle peut, comme l’Angleterre, utiliser sans limites l’immense industrie des États-Unis.
Cette guerre n’est pas limitée au territoire malheureux de notre pays. Cette guerre n’est pas tranchée par la bataille de France. Cette guerre est une guerre mondiale. Toutes les fautes, tous les retards, toutes les souffrances, n’empêchent pas qu’il y a, dans l’univers, tous les moyens nécessaires pour écraser un jour nos ennemis. Foudroyés aujourd’hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l’avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là.
Moi, Général de Gaulle, actuellement à Londres, j’invite les officiers et les soldats français qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, avec leurs armes ou sans leurs armes, j’invite les ingénieurs et les ouvriers spécialistes des industries d’armement qui se trouvent en territoire britannique ou qui viendraient à s’y trouver, à se mettre en rapport avec moi.
Quoi qu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas.
Demain, comme aujourd’hui, je parlerai à la Radio de Londres."
Je suis toujours sidéré par la puissance de ce texte qui n'est pas moins, selon de nombreux historiens, que la base même du mouvement de Résistance française. Je vais, une fois n'est pas coutume, éviter le sacrilège d'ajouter le commentaire que Jean-Marie Bockel a produit pour l'occasion.