121°. Hasards et circonstances.

Publié le 26 septembre 2007 par Jacques De Brethmas

« Nous n’avons pas d’homosexuels en Iran comme chez vous » a dit Ahmadinedjad, le président iranien, à ces pédés d’Américains qui étaient venus l’écouter à l’université de Columbia.

On ne me fera pas croire qu’ils ont pendu le dernier, tout de même… En tout cas, ils essaient. Dans mon article n° 113, je raconte même comment ils s’y prennent. Comment des policiers de la brigade de la pudeur se font passer pour des partenaires possibles sur des sites de rencontres anglais pour mieux interpeller les derniers survivants.

Aux militants LGBT qui brandissaient des photos des deux gamins gays pendus sur la place publique en août 2005, le mal rasé a même répondu : « Vous avez la peine de mort, aux USA ? Eh bien, nous aussi ! »

Pourtant, l’abcès n’est pas qu’en Irak. Souvenons nous qu’interpellé sur le massacre des gays par la Mission d’Assistance des Nations Unies en Irak (UNAMI), le chef de la police irakien a répondu « qu’il ne pouvait prendre en considération le sort des homosexuels parce que leur protection et même la seule tolérance de leurs manières étaient contraires aux coutumes de son pays ».

Eh bien, c’est très exactement ce que vient de répondre la Pologne au Conseil de l’Europe pour expliquer son refus d’adopter la Charte Européenne des Droits de l’Homme… L’organisation LGBT locale, Warszawa.lambda,

http://www.warszawa.lambda.org.pl/

explique qu’un grand nombre des homosexuels majeurs de ce pays vit exilé en Allemagne, en Hollande, en République Tchèque, en Espagne et en France. Voilà qui éclaire d’un jour nouveau les tuyaux et les robinets du plombier polonais.

La Grande Bretagne est « l’autre pays » du refus, mais elle n’a fait aucun commentaire. Tous les autres pays, même la très catholique Roumanie l’ont adopté.

Pendant ce temps, notre VRP national pérorait à la tribune de l’ONU :

« Il y a trop d’injustice dans le monde pour que nous puissions espérer vivre en paix ».

C’est bien : il tire les leçons de ce qui se passe chez lui : On réduit les impôts proportionnels, on crée des franchises de remboursement non proportionnelles aux revenus, on continue à exonérer les stock-options et autres ponts d’or de cotisations qui pourraient contribuer utilement à renflouer la Sécu, et on préfère gratter les euros un par un aux pauvres jusqu’à ce qu’ils renoncent à se soigner et crèvent la gueule ouverte.

Alors, c’est vrai, on ne va pas vivre en paix. Les nuages s’amoncellent, et la grève du 18 octobre pourrait bien rappeler à notre petit grand homme que dans 53% d’électeurs, il n’y a guère plus de 5% de nantis.

Même la deuxième chaîne cède au culte de la personnalité et nous propose ce soir une émission que je ne regarde pas puisque je vous écris pendant qu’elle passe sur l’intervention du très valeureux maire de Neuilly lors d’une prise d’otages qui s’était déroulée dans une école de son village il y a quelques années. J’avais bien décidé de boycotter l’émission, mais je n’ai pas pu la zapper complètement, big brother veille : Le 13 heures de France 2 de lundi lui a été à moitié consacré, et même Ruquier samedi minuit dans « On n’est pas couchés » a invité le retraité du GIGN qui avait en son temps buté le vilain méchant à venir raconter sa fusillade. Parce que figurez-vous que par un extraordinaire coup du hasard, ce cow-boy a écrit un livre sur l’aventure, et que ce livre sort précisément la semaine où l’émission passe à l’antenne. Quelle chance il a, monsieur le président, de voir les évènements s’enchaîner de la sorte avec une bonne volonté qui frise la servilité…

Si le parti socialiste avait eu un fonctionnement aussi bien huilé dans l’année précédent les élections, on n’aurait pas eu le bonheur d’assister à ces louanges du héros de la nation. Vite qu’on lui fasse une statue, on en profitera pour le grandir encore un peu.



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