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L'ancien Premier Ministre doit affronter actuellement plusieurs arbitrages majeurs dont ses relations avec l'UMP.
Au début des années 70, le dépôt au fond des bouteilles d'ORANGINA provoquait le rejet du produit par les consommateurs.
Pour développer les ventes, cette société doit traiter le dépôt des pulpes au fond des bouteilles. Loin d'une "saleté" dissuasive, ce dépôt allait devenir la valeur ajoutée d'Orangina. S'il y a de la pulpe c'est qu'il y a de "la vraie orange" et le slogan “Il faut secouer ORANGINA” était né pour assumer totalement cette valeur ajoutée.
En politique, il en va de même. Plutôt que de chercher à dissimuler des "défauts", il peut être intéressant de chercher s'ils n'abriteraient pas une qualité méconnue ou une situation avantageuse ?
Ainsi, François MITTERRAND, à qui l'on reprochait son archaïsme en 1981 dans sa compétition contre Rocard, joua sur le côté rassurant de son âge et fit campagne sur le thème de la "force tranquille".
Gérard Colé, qui s'était occupé de la communication de Mitterrand de 1975 à 1981, puis de 1984 à 1991, a défini ainsi la campagne de 1981 : "le vieux devient sage, l'allié des communistes devient rassembleur, le notable nivernais devient gentleman citoyen".
N'est-ce pas le même enjeu pour Dominique de Villepin dans ses rapports tant avec l'UMP qu'avec le suffrage universel direct ?
S'il rentre à l'UMP comment sortir de primaires dans un contexte très défavorable sans être battu ou dissident ?
S'il va devant le suffrage universel direct dans des échéances autres qu'une présidentielle comment ne pas banaliser sa dimension ?
C'est le temps où DdV va devoir effectuer son choix quant à la version de la "pulpe d'Orangina".