J'ai le sentiment (mais ce n'est, bien sûr, qu'une impression, une intuition qui ne repose sur rien de tangible sinon, peut-être, le ton de la presse, des commentateurs, des journalistes les plus critiques, comme ceux de Marianne) que l'antisarkozisme virulent, celui des premiers mois est en train de s'essouffler, qu'il amuse de moins en moins. Je me demande si nous ne vivons pas actuellement en France quelque chose de comparable à ce qu'ont connu les libéraux américains il y a quelques années et qu'un journal satirique, The Onion appelait en 2004 un "diminished sense of outrage".
En fait, ce phénomène n'est pas nouveau, tous les présidents qui ont été très critiqués à leurs débuts, comme François Mitterrand, De Gaulle ou Giscard d'Estaing, ont bénéficié au bout de quelques années d'un répit. Les critiques se sont calmés.
Ce serait évidemment une très mauvaise nouvelle pour ceux qui ont construit leur projet politique sur l'antisarkozisme et pour ceux qui pensent qu'il pourrait l'aider à reprendre le pouvoir.