Voilà un quart de siècle que tous les geeks du monde attendent ça. Voir enfin l’après jugement dernier, la guerre contre les machines. L’opus le plus noir, sombre, irrémédiable de toute la saga. … Réalisé par le metteur en scène pop des sucrés Charlie’s Angels.
Les calculs hollywoodiens nous étonneront toujours, sauf que si le bon McG a gardé son pseudo ridicule, il impressionne vraiment avec des scènes épiques, remixant Les Fils de l’Homme avec Mad Max, l’aspect documentaire avec le post-nucléaire des déserts arrides et motorisés.
Sauf qu’aussi impressionnant qu’il soit, le film n’arrivera jamais à égaler le maître Cameron, qui en une simple scène d’exposition arrivait à marquer pour de bon l’inconscient collectif à coups de champs de crânes humains et l’atmosphère palpable et putride d’une espèce humaine en voie de disparition.
Dès lors, le nouveau cru ne saura jamais se dépêtrer de son illustre modèle, et n’est jamais meilleur que lorsqu’il flatte le fan dans le bon sens du poil avec références et allusions à la « trilogie » originale (enfin, au diptyque et son remake). L’apparition surprise finale (mais éventée depuis) est à ce titre absolument jouissive. Lorsqu’il s’agit de développer son futur, le film s’embourbe dans des rebondissements grotesques, des facilités scénaristiques honteuses, une intrigue prétexte aux enjeux anecdotiques, et un John Connor transparent se faisant voler la vedette par le Terminator du film (ce qui était la recette des derniers volets, mais n’a pas lieu d’être ici).
On peut toutefois apprécier un bestiaire robotique franchement réussi, et se rassurer en s’assurant que tout ça n’est que l’introduction d’une nouvelle trilogie qui peut s’avérer énorme.
Si les producteurs ont le cran d’insuffler toute la noirceur inhérente au sujet, et pas cette foutue violence aseptisée, mal gangrenant la plupart des films hollywoodiens au nom du Dieu Dollar.
Qu’elles sont loin, les couillues années 80.