Il remonte de diverses sources médiatiques et politiques que le discours de M. Sarkozy devant le Congrès pourrait bien être essentiellement consacré à la réforme des collectivités territoriales. Après le succès de la liste UMP aux élections européennes, le président de l'UMP (n'oublions pas qu'il s'agit de M. Sarkozy) veut pousser son avantage et faire voter quelques « réformes » fondamentales avant les vacances estivales.
Les propositions d'Edouard Balladur vont servir de cadre général aux propositions présidentielles. L'objectif fondamental est de réduire le nombre d'élus locaux, de supprimer la compétences générale des différentes collectivités, d'empêcher les financements dits croisés et surtout de réduire l'espace de la Gauche qui dirige de nombreuses régions, de nombreux conseils généraux et de nombreuses communes et communautés.
Le chef d'orchestre de cette « réforme » pourrait être Dominique Perben qui n'a pas laissé un souvenir impérissable à la Justice et encore moins à Lyon où Gérard Colomb, le maire socialiste de la ville, mène sa barque où il veut.
Nicolas Sarkozy veut précipiter les événements et profiter de la faiblesse (provisoire ?) de François Bayrou et du Parti socialiste. Il sait que les régionales (c'est dans quelques mois) vont être difficiles pour la Gauche (avec de nombreuses primaires et donc des seconds tours délicats) qui risque bien de laisser quelques plumes dans ce scrutin. Et comme la direction du PS a décidé de décentraliser le pouvoir de décision permettant aux présidents de régions de faire au mieux (alliances politiques, choix des candidats, programme…) On va assister à une cacophonie rendant le PS encore plus inaudible et incohérent. Les militants du PS vont-ils laisser faire ? Vont-ils accepter que Jean-Jack Queyranne s'allie dès le premier tour au MODEM ? Que le PS passe des accords de second tour avec le MODEM même sous conditions ? Que vont penser nos alliés potentiels (Verts, PC, parti de Gauche) de cette stratégie ? Daniel Cohn-Bendit n'est pas hostile à un travail commun avec le MODEM mais Dany le Rouge…n'est pas un Vert français !
Les Guéant, Lefebvre, Copé, Marleix sont à la manœuvre. Nicolas 1er considère que ses adversaires principaux sont à terre et qu'il faut les achever. D'où cet acharnement à engager, dès maintenant, des révisions juridiques et politiques sur l'organisation administrative et territoriale. Si le PS continue de montrer le visage qu'il vient d'afficher à l'occasion du Congrès de Versailles en acceptant de se rendre dans la ville royale, d'assister au show du président et de partir sans rien dire, je ne suis pas certain que les Français vont applaudir des deux mains. D'une seule, c'est difficile il est vrai !