Les JO d'hiver de 2014 auront lieu à Sotchi, la station balnéaire fétiche de l'élite russe, située dans la région de Krasnodar. Cette petite ville se trouve en bordure de la mer Noire, au pied de la chaîne du Caucase, à 50 km de la station-village la plus réputée de Russie, Krasnaya-Polyana.
Mais comme si l'histoire se répétait... les habitants protestent contre les jeux olympiques qui défigureront à jamais une partie du territoire de Krasnodar, et les organisations environnementales s'inquiètent des conséquences des travaux entrepris à l'occasion de cet évènement. Le Service fédéral des forêts de Russie s’est engagé à contrôler les forêts de Krasnodar par satellite afin de détecter les constructeurs qui ne respecteraient pas la législation forestière. Seulement, Greenpeace Russie affirme que la législation des réserves naturelles et parcs nationaux a été assouplie en vue de ne pas troubler la candidature de Sotchi aux Jeux Olympiques 2014.
Au nom des prochains jeux olympiques d'hiver, bétonnage et expropriations ont commencé.
‹‹ La Loi dite Olympique : Les habitants de la baie d’Imeritine (la bande côtière entre Sotchi et l’Abkhalie le long de laquelle sera construit le Parc olympique) s’inquiètent. La Douma (la chambre basse du Parlement russe) a adopté la Loi dite Olympique. Celle-ci autorise l’expropriation en raison du caractère exceptionnel de l’événement. Ainsi de nombreux biens immobiliers et terrains appartenant à des particuliers vont être vendus de force, sans que ces derniers ne puissent contester. Près de 30.000 personnes seraient concernées. Théoriquement, elles seront relogées et indemnisées, mais de nombreux russes ne disposent pas de documents de propriété en bonne et due forme. Les ONG s’alarment. Jean-Claude Killy, président de la commission de coordination du CIO a demandé que les indemnités correspondent au prix du marché. ›› source : Immobilier à Sotchi - Actualité nationale
‹‹ (...) A la place des maisons, grâce à une loi du mois de janvier dernier, vont être mis en place les hôtels et les « espaces de loisir » destinés à accueillir les athlètes et les visiteurs étrangers. Il faut faire place nette et, en général, les propriétaires des petites maisons familiales disposent d’un ou deux mois pour évacuer les lieux. S’ils le souhaitent et s’ils versent de somptueux pots de vin aux fonctionnaires, ils auront peut-être (peut-être...) le droit de s’installer dans de nouveaux immeubles collectifs prévus dans l’arrière pays, loin de la mer près de laquelle ils vivaient, voire, s’ils y mettent le prix (achat et corruption) une maison individuelle préfabriquée. En attendant, comme ces logements n’existent encore qu’à l’état de projet, ils doivent se débrouiller pour se loger chez des amis. Le littoral de la mer Noire et la zone infra-littorale propice à la pêche, autre source de revenus, vont être progressivement saccagés. Les promoteurs fous évoquent même une île de luxe artificielle. Pour faire plaisir au Comité International Olympique (CIO) qui s’est récemment félicité du budget provisoire de plus de 10 milliards d’euros destiné à transformer la région. Les rares associations de propriétaires et d’écologistes sont priés de se taire et subissent pressions, intimidations et arrestations quand ils protestent contre les premières destructions et l’extraordinaire spéculation immobilière organisée par des proches du pouvoir et quelques maffias moscovites mal identifiées. (...) ›› source : Politis - Destructions et répressions au sud de la Russie pour les Jeux Olympiques d'hiver
‹‹ (...) La cité est hérissée de grues : Les prix de l'immobilier s'emballent. Le mètre carré sera bientôt aussi cher qu'à Moscou. "Ici, 200 agences négocient déjà des appartements qui n'existent pas encore, constate Dmitri Kaptsov, porte-parole de l'association Veille écologique du Caucase du Nord. Des spéculateurs achètent des terrains pour trois mois et les revendent ensuite." Il est question d'édifier un parc aquatique, deux ports, voire une île artificielle comme à Dubaï. Oleg Deripaska, roi de l'aluminium et oligarque privilégié du Kremlin sous Vladimir Poutine, entreprend de vastes opérations immobilières. Il a racheté le nouvel aéroport de Sotchi, inachevé faute de financement; transformé en hôtel de luxe l'ancien sanatorium Rossia, où les inspecteurs du CIO descendent à chacune de leur visite. (...) Les défenseurs locaux de l'environnement se mobilisent pour défendre la vallée, où les oiseaux migrateurs font escale : si les constructions les découragent de s'y poser, c'est le retour garanti des moustiques et de la malaria. De surcroît, observe Nadejda Didenko, géologue de la Société russe de géographie, "le sous-sol de la vallée est instable, truffé de rivières souterraines et inadapté aux ouvrages de grande envergure". La candidature de Sotchi aux JO a été déposée "sans que l'on ait procédé à la moindre étude géologique, constate Dmitri Kapsov. Ensuite, il a fallu six mois pour dessiner les plans et c'est alors seulement que les organisateurs ont commencé à se poser des questions". (...) Il y a peu, sous la pression des écologistes, Vladimir Poutine a exigé de Kolodiajny une délocalisation de trois projets, dont la piste de bosleigh et le village olympique de montagne. Les défenseurs de l'environnement les dénonçaient depuis des mois. Ces installations se trouvaient sur un massif limitrophe de la Réserve nationale du Caucase de l'Ouest - une biosphère protégée jusqu'ici de toute incursion humaine et classée (1999) par l'Unesco au Patrimoine mondial de l'humanité. Si le Programme des Nations unies pour l'environnement, consultant du CIO, n'avait pas rédigé un rapport des plus critiques, il n'est pas certain que Poutine aurait cédé. « Jean-Claude Killy lui aurait dit clairement qu'il fallait déplacer ces ouvrages, au risque d'avoir à affronter de sérieux problèmes plus tard », avance Mikhaïl Kreindline, l'un des experts de Greenpeace Russie. Aux yeux de ce dernier, cette victoire n'est qu'une étape : "Poutine n'a mentionné que les projets les plus sévères. Mais il y en a d'autres. Nous voulons l'interdiction totale des constructions dans cette zone." (...) ›› source : L'Express - JO en chantiers
La construction des infrastructures requiert des quantités colossales de pierres et galets, les deltas des rivières abkhazes et le littoral de la mer Noire en subissent les conséquences : ‹‹ Selon les informations des autorités géorgiennes, 120 millions de mètres cubes de matériaux de construction ont déjà été extraits par les Russes. “A Soukhoumi, il n’y a plus de plages, et le littoral abkhaze est au bord de la catastrophe écologique”, estiment les spécialistes géorgiens. “Il faudra beaucoup d’argent et plusieurs années pour que ces zones puissent recouvrer leur état des années 1990.” En dépit des protestations de Tbilissi, l’extraction continue. Le ministère de l’Environnement, le Parlement et les ONG géorgiens envisagent de diffuser un communiqué commun afin d’alerter la communauté internationale sur la menace qui pèse sur l’écosystème abkhaze, unique en son genre. ›› source : Courrier International - Le littoral abkhaze sacrifié aux JO de 2014 ?
Un sport ne peut se passer de manifestation, une manifestation ne peut se produire sans opération commerciale, ainsi un nouveau territoire naturel va être saccagé pour le bonheur des sportifs, multinationales et dirigeants politiques. Une fois les évènements terminés, le spectateur s'en ira content, la firme s'en ira rassasiée, l'homme politique s'en ira relire les engagements gouvernementaux en matière de réduction de CO2 et le sportif s'en ira rejoindre une autre manifestation.