Magazine

Iranians Ahmadinejad Mousavi Opera Unite Tehran

Publié le 17 juin 2009 par Geradon

Ma première nappe ici, je m’en souviens comme si c’était hier. Une envie d’uriner atroce depuis deux heures de route, les feux rouges à répétition qui ballottent un aquarium au bord des larmes, mes canines qui deviennent visibles hors de ma bouche ; les pneus de l’Aston qui finissent par crisser deux arcs devant un trottoir quelconque, et le capot qui s’ouvre. Je ne sais pas très bien où je me suis arrêtée, et je m’en moque. Je fais irruption dans ce resto comme on dévalise une banque ; j’ai une bombe à retardement entre les cuisses, qui est prête à péter dans la minute si on ne me donne pas ce que je veux. Et ce que je veux est le bon bol en émail, bien incurvé, et personne ne va m’empêcher d’aller à la salle des coffres. Heureusement pour tout le monde, une porte est surmontée de l’idéogramme international vert et blanc, laquelle ne fait pas le poids face au mien. Je n’aurais jamais cru pleurer un jour pliée sur un goguenot mexicain.
Quand je reparais, la salle est calme, ils vivraient donc, et moi je vais repartir. Mais le patron m’a déjà tiré une nappe, prenant sur son temps pour m’y faire lui-même asseoir. Je commence à me trouver dans une espèce de contemplation olfactive, l’eau de Javel et le reste, jusqu’à ce que le patron place son coup de grâce : il s’est mis à me promener sous le nez un de ces rouleaux fourré de viande dégoulinante.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Geradon 1 partage Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte