Le titre du nouvel album de Phoenix, le pompeux “Wolfgang Amadeus Phoenix” aura finalement été la seule faute de goût des Versaillais dans l’entreprise de leur 4ème album. Comme le temps passe. On se souvient des débuts tonitruants de ce groupe versaillais, apparu en pleine Daft Punkmania avec un “United” mélangeant habilement rock, funk et électro. La suite de leur carrière a été un peu décevante (notamment “Alphabetical“), mais marquée par un souci constant de proposer des pop songs imparables, une tâche que le groupe a rempli haut la main si l’on en juge par les If I Ever Feel Better ; Everything is Everything et autres Consolation Prizes.
Avec ce nouvel album, la bande à Thomas Mars a souhaitée revenir à ce qui avait bien marché à leurs débuts et notamment la collaboration avec Philippe Zdar de Cassius. On lui doit probablement le retour des petites touches électro, dont le groupe s’était peu à peu éloigné sur les précédents albums. Emmené par un Lisztomania qui a tout du tube de l’été, voire mieux, “Wolfgang Amadeus Phoenix” est ce que les Versaillais ont fait de mieux depuis leurs débuts. 9 titres seulement mais presque rien à jeter hormis peut être un Fences un peu trop lisse.
Avec 1901, Lasso et Rome, Phoenix démontre tout son savoir-faire en matière de pop-songs dansantes. On leur avait reproché (à juste titre) sur leurs deux précédents opus de trop vouloir copier les Strokes, cette fois-ci les Versaillais ont laissé aux Belges de Ghinzu la panoplie de la bande à Casablancas. Love Like a Sunset voit même le groupe arpenter un territoire jusque là inconnu dans leur discographie, le rock progressif. Longue montée aux accents krautrock en 2 parties bien distinctes, ce titre a également le mérite de proposer une alternative aux pop songs certes redoutablement efficaces mais un poil toutes formatées sur le même modèle. C’est pourtant avec regret que l’on accueille Armistice, le dernier titre du meilleur album de Phoenix jusque là, qui devrait permettre aux français de signer un long bail avec le succès, dans l’hexagone et à l’international, comme le prouve leur récent passage au Saturday Night Live, l’un des shows les plus regardés outre-Atlantique.
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