L'histoire
Mouna, divorcée et mère d'un adolescent, est une femme palestinienne enthousiaste et optimiste. Au coeur des territoires occupés, le quotidien est pourtant éprouvant et l'horizon morose. Et puis un jour, quitter cette vie et aller travailler aux Etats-Unis devient possible : étrangère en son pays, Mouna peut bien l'être ailleurs. Elle part alors avec son fils Fadi rejoindre sa soeur installée depuis 15 ans au fin fond de l'Illinois. Après le réconfort des retrouvailles, Mouna et Fadi vont devoir trouver leur place dans cette "Amreeka" tant rêvée. Mais les Etats-Unis, partis en guerre contre le "diable" Saddam, ont une bien étrange conception de l'hospitalité. Il en faudra davantage pour freiner Mouna dans sa quête d'une vie meilleure...
Mon avis
Quelques jours après avoir vu Les citronniers qui traite des problème d'une palestinienne en Israël, je viens de voir ce très beau film où cette fois une mère palestinienne et son fils adolescent émigrent aux USA. Cherien Dabis (aussi scénariste) nous offre un premier film très réussi et très touchant. Elle met le doigt sur un problème malheureusement récurant quelque soit le pays et l'origine des gens : le racisme ordinaire et l'intégration. Son scénario est puissant. Sa mise en scène est aussi réussie, simple, fluide. Les personnages sont mis en avant de façon constante et avec un très beau regard. Dès les premières images on aime Muna et son fils Fadi. La vie est compliquée dans les territoires palestiniens et l'arrivée d'une nouvelle vie qui ne sera peut être pas meilleure bien qu'elle semble remplie d'espoir. Ils retrouveront une partie de leur famille avec plaisir mais aussi cette nouvelle vie très différente de ce qu'ils avaient imaginé. Commence alors ce long travail d'adaptation à ce nouveau pays qui ne les désire pas vraiment. Outre le scénario et la mise en scène, l'interprétation est aussi un des gros atouts du film. Nisreen Faour est absolument formidable dans le rôle titre, elle est crédible et tout simplement touchante. Elle est au moins tout aussi convaincante que celle qui joue sa sœur, la grande Hiam Abbass vedette des Citronniers. Une fois encore elle fait preuve de son grand talent. Le jeune garçon, interprété par Melkar Muallem est aussi très bien, parfait pour son premier rôle.
Un film on ne peut plus touchant, sensible, parfaitement maîtrisé pour un premier long métrage. On tremble et vie avec toute cette petite famille pendant 1h32 et il est bien difficile de se séparer d'eux à la fin de la projection. Une réalisatrice et des acteurs à suivre. Un sujet fort fait avec tact et sensibilité. Un film magnifique à voir absolument. Coup de cœur.
Prix de la critique de la Quinzaine des réalisateurs Cannes 2009.
Bande annonce : ICI