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(plus exactement la critique défoule !)
Commençons par un petit plaisir sadique.
S’installer confortablement à la terrasse d’un bistrot sympathique et contempler avec cynisme le ballet incessant de la plèbe qui s’ébroue, s’active avec illusion à compenser une crise machiavélique…de nerf.
C’est aussi cela le métier d’humoriste, étudier la zoologie…oups pardon, l’éthologie d’une race ovine à laquelle on échappe furtivement le temps d’une boisson rafraîchissante.
L’art d’adopter un recul nécessaire philosophique, parfois moqueur, piquant mais toujours lucide, apporte son lot de créativité, une pitance scripturale génératrice de sketchs ou de textes pour blog.
Plus les gens s’énervent, se hâtent, poursuivent l’utopie de leur quête et plus la jouissance se veut complète.
Se repaître ainsi de son semblable est indécent, je l’avoue mais il faut bien quelqu’un pour faire le boulot.
Sur cent personnes, je suis l’un des cents qui resservira aux quatre-vingt dix neuf autres sur un plateau scénique, les fruits de l’observation de leur manège désenchanté pour les réenchanter ensuite le temps d’une soirée.
Car tout en croyant se gausser des autres, les gens rient d’eux-mêmes et s’octroient ainsi un surplus d’esprit critique salutaire qui leur permettra de déjouer davantage leur désenchantement compulsif.
Un jour, à force de critiques et de satires leur prodiguant ce néo-recul, ces mêmes gens devenus spectateurs idoines n’offriront plus de matière à l’humoriste.
Enfin espérons-le…
Vous me suivez ?
A chacun son manège et ses croyances.