Depuis combien de temps je ne suis pas allé voir un concert ? Je dirais au moins 10 mois. Et dire qu’avant c’était mon lot quotidien. Disons juste que mes goûts musicaux se sont resserrés et que les groupes que j’écoute n’ont pas forcément le temps de passer tous les ans en France.
Mardi soir, c’était Hatebreed qui revenait en France après 2 ans de tournée (la dernière fois c’était à la Cigale) et d’un enregistrement de CD de reprises (For the lions). Et comme il y a deux ans, ils ne sont pas venus seuls et on ramené une foule de groupe. Pour 30 euros, l’offre était plus qu’acceptable : Stick To Your Guns, Trapped Under Ice, Born From Pain, Arkangel et finalement Terror.
Autant vous dire que le concert devait commencer à 17H30. Arrivés vers 18H (le temps de trouver une place à Montmartre, hum.), le « mini-festival» n’a même pas encore commencé. Première surprise : l’Elysée-Montmartre a été réduit. Des rideaux ont été déployés pour couper la salle. Le merchandising se trouve à l’entrée et prend pas mal de place (6 groupes !).
Pourquoi avoir coupée la salle ? Pas assez de places vendues ? Besoin de créer une proximité propre à ce genre de concert ?
Fosse durant un concert de Born From Pain
J’opterais pour la 2e proposition même si lors du passage de Born From Pain, Arkangel, Terror & Hatebreed, toute la fosse sera pleine à craquer. Stick To Your Guns attaque gentiment alors que peu de monde se bouscule (à part quelques excités qui s’échauffent pour la suite), Trapped Under Ice suit avec un peu plus de monde qui s’approche. Je ne me rappelle plus si c’est Arkangel ou Born From Pain qui ont pris la suite. En tout cas, étant un grand fan de Born From Pain, j’ai pris plaisir à les voir enfin (je ne savais même pas à quoi ils ressemblaient) mais pour tous les groupes (sauf Hatebreed), la balance de son était plus axée sur la basse qu’autre chose (impossible de reconnaitre certains riffs à la guitare et des voix un cran en dessous des instrus). Born From Pain balancera son « New Hate» pour faire participer la public (mission réussie) et des chansons comme « Relentless» .
Baldur VILDMURDARSON (Chant Arkangel)
Il est temps de découvrir Arkangel (des belges), qui impressionnent directement en la personne de leur chanteur (qui a la carrure du chanteur de Rammstein / cf la photo ci-dessus)). Ils parlent français entre les chansons (ça surprend au premier abord) mais ils envoient la sauce, et c’est ce qui compte ! Alors que l’organisateur du concert leur fait signe qu’il faut jouer leur dernière chanson, ils relancent pour 3 ou 4 morceaux et finissent en beauté sur les applaudissements du public.
Quasiment autant attendus qu’Hatebreed, c’est Terror qui finit le bal de démonstration Hardcore. Je ne les connaissais pas du tout (au contraire du public qui scande en choeur leurs paroles) et je n’ai pas été déçu. Du bon vieux hardcore en somme !
Hatebreed vu de la fosse...
Mais trêve de plaisanterie, il est temps de s’approcher de la scène (tout le monde est parti aux toilettes ou boire un coup) pour profiter au maximum du passage d’Hatebreed à Paris. Les lumières s’éteignent. La tension se fait sentir et Hatebreed arrive sans intro. Première interrogation pour moi, où est passé Sean Martin (leur guitariste/back vocals) ? Remplacé par un plus jeune ou juste malade ? Bref, peu importe pour le moment (plus tard, Jasta nous apprendra que c’est leur nouveau guitariste, Sean Matin a quitté le groupe en février 2009). Jamey Jasta est en forme (pourtant ils étaient en Angleterre 2 jours plus tôt pour le Download Festival) et la playlist s’enchaîne à une vitesse éclair : Never Let It Die, Perseverance, Betrayed By Life, Thirsty & Miserable, Proven,Hollow Ground, Live for This, As Diehard As They Come, This Is Now, To The Threshold, I Will Be Heard & Destroy Everything (entre autres). Que dire de plus qu’Hatebreed était plus en forme que jamais ? Leurs chansons sonnent toujours juste et les chœurs étaient parfaitement scandés par le public. Ça mosh, ça slame (malgré la sécurité plus que remontée) ! Que dire de plus qu’à l’heure où le Hardcore est porteur de pensées plus ou moins négatives, Hatebreed s’en sort avec les honneurs en parlant toujours d’espoir, de force, de courage et de persévérance pour tenir durant les épreuves que nous offre la vie. D’ailleurs, Jasta n’arrête jamais de parler, toujours aussi hallucinant, il nous remercie à chaque chanson, comme si il nous devait quelque chose, comme si il appréciait la chance d’être là et de pouvoir délivrer son message à une foule de passionnés. Certaines chansons lui tiennent plus qu’à coeur et lorsqu’il annonce To The Threshold il est clair : « Life is testing us guys, so we have to make it through, this song is about this» . La vie nous teste tous les jours et le message est limpide : l’espoir se cache entre les riffs, la double pédale et les lyrics.
Pour ceux qui doutent de l’intensité d’un tel concert, il suffit juste de mater les clips d’Hatebreed ou leur concerts filmés, voilà celui de de Destroy Everything (» Destroy Everything, obliterate what makes us weak !» )
J’ai la tête vidée, en sueur, j’ai redécouvert la fosse comme un ami que l’on a perdu de vue depuis longtemps et qui du jour au lendemain se pointe sans qu’on s’y attende. Hurler, pousser, essuyer les assaults de mecs plus forts que moi, sauter, etc.
Je peux dormir en paix, épuisé.