60 % des électeurs en âge de voter ne se sont pas déplacés pour élire leurs eurodéputés. Comment analyser cette désaffection civique, ce désintérêt massif des citoyens pour les élections européennes ?
Tout d’abord, ce rendez-vous électoral n’a pas fait l’objet d’une mobilisation médiatique ni d’un enthousiasme délirant de la part des partis politiques. La campagne électorale, discrète dans un premier temps, s’est emballée dans la dernière semaine et a tourné aux jeux du cirque, discréditant encore un peu plus la classe politique. Sans compter des modes d’élections avec des circonscriptions électorales inadaptées et des « parachutages » surprenants...Enfin, face à une droite rassemblée et mobilisée, l’offre politique alternative s’est révélée atomisée, manquant de crédibilité et de discours neufs.
Ce spectacle a fini d’écœurer les citoyens qui ne trouvent pas dans l’Europe telle qu’elle se construit aujourd’hui des réponses à leurs conditions de vie. Pire, ils ont la conviction que cette Europe du tout-marché et de la libre concurrence sauvage exacerbe leurs difficultés et leur « mal vivre ».
Pour faire une Europe sociale, il faut d’abord construire une Europe politique avec une majorité progressiste. Malheureusement, le rendez-vous est une nouvelle fois manqué.
Pour sa part, la Ligue de l’enseignement, comme d’autres mouvements d’éducation populaire en France et en Europe, ne baisse pas les bras.
Non seulement elle poursuivra son combat pour construire une Europe plus juste, plus solidaire, plus soucieuse des droits de l’Homme, plus respectueuse de l’environnement et du développement durable, mais elle appelle aussi à une refondation démocratique du projet européen.
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