Il y a quelque chose de trompeur dans l'affiche et la promotion du film de Frank Oz. On voudrait nous venre une comédie très british, avec thé au lait, petits gâteaux et flegme britannique ; cette impression ne dure guère devant un film au rythme endiablé, qui puise son inspiration à la fois chez Benny Hill et Peter Sellers. L'humour n'est pas toujours très fin : il est toujours facile de faire marrer le spectateur moyen avec quelques drogues dures avalées par inadvertance ou quelques millilitres de matière fécale. Mais quand tout cela est executé avec une vraie envie de faire rire, et que les acteurs paient de leur personne pour faire vivre des personnages délirants et/ou détestables, ça passe. C'est le cas ici : chaque outrage au bon goût en appelle un autre, et cette surenchère provoque inexorablement le rire de l'audience. Il n'y a pas à être fier de rire d'un gag homophobe ou de vannes sur les nains ; mais on rit quand même, oubliant temporairement sa dignité pour s'offrir une heure et demie de bonne humeur. En dépit d'une mise en scène pas assez rentre-dedans pour mettre en valeur un script plutôt délirant, Joyeuses funérailles est un spectacle à peu près familial dont il serait dommage de se passer.
7/10