Magazine Cinéma

Joyeuses funérailles

Par Rob Gordon
Tous les dix ans, entre deux films plus ou moins mauvais, Frank Oz nous revient avec une jolie petite surprise. La dernière en date s'appelait In & out, récit du coming-out mal assumé d'un Kevin Kline bien trop sage. Joyeuses funérailles reprend dans les grandes lignes les principes qui ont fait la réussite du précédent : ploger un sujet tabou au coeur d'une communauté coincée, agiter dans tous les sens, et servir brûlant.
Il y a quelque chose de trompeur dans l'affiche et la promotion du film de Frank Oz. On voudrait nous venre une comédie très british, avec thé au lait, petits gâteaux et flegme britannique ; cette impression ne dure guère devant un film au rythme endiablé, qui puise son inspiration à la fois chez Benny Hill et Peter Sellers. L'humour n'est pas toujours très fin : il est toujours facile de faire marrer le spectateur moyen avec quelques drogues dures avalées par inadvertance ou quelques millilitres de matière fécale. Mais quand tout cela est executé avec une vraie envie de faire rire, et que les acteurs paient de leur personne pour faire vivre des personnages délirants et/ou détestables, ça passe. C'est le cas ici : chaque outrage au bon goût en appelle un autre, et cette surenchère provoque inexorablement le rire de l'audience. Il n'y a pas à être fier de rire d'un gag homophobe ou de vannes sur les nains ; mais on rit quand même, oubliant temporairement sa dignité pour s'offrir une heure et demie de bonne humeur. En dépit d'une mise en scène pas assez rentre-dedans pour mettre en valeur un script plutôt délirant, Joyeuses funérailles est un spectacle à peu près familial dont il serait dommage de se passer.
7/10

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Rob Gordon 109 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines