Lors de son arrivée au palais présidentiel gabonais, Sarkozy a été sifflé par des partisans d’Omar Bongo. Il a été hué par une partie de la foule autorisée à entrer dans la cour du palais.
Les huées ont rapidement pris le dessus et une cinquantaine de personnes ont même pris verbalement à partie Sarkozy, lui lançant à distance : «On ne veut plus de vous, partez !». Entouré d’un cordon de sécurité, le président français a rejoint les personnalités invitées aux obsèques.
«On n’en veut plus de vous, la France est ingrate. Bois, pétrole, manganèse, on vous a tout donné. La France, si elle est ce qu’elle est, c’est grâce au Gabon, on ne veut plus de tout ça», disent certains sous couvert d’anonymat.
Toujours fairplay, Sarkozy a estimé que les vitupérations n’étaient «adressées qu’aux médias» français plutôt qu’à sa personne. «Les gens sont assez remontés contre les médias français. (…) Vous savez les dégâts qu’a fait l’annonce prématurée du décès et un certain nombre de commentaires», a-t-il soutenu, selon Libération.
Le décès d’Omar Bongo Ondimba a été annoncé par des médias français le 7 juin alors que le Gabon affirme qu’il n’est survenu que le lendemain.
C’est vrai, Sarkozy lui n’a rien fait. Sauf demander à la police judiciaire française d’enquêter sur les avoirs du défunt président au point de gêner la famille “régnante” à Libreville et placer la justice parisienne en embuscade sur des « biens mal acquis ». Il s’est rattrapé en essayant de préserver les intérêts de la famille du président défunt et en demandant au Parquet de Paris de s’opposer à toute enquête…
Pourtant, il a particulièrement fréquenté Bongo au moment de son élection. Il s’est même offert une “virée”, en mars 2007, juste avant son élection, en le visitant dans l’un de ses hôtels particuliers parisiens. De même qu’Omar Bongo a été le premier chef d’Etat a lui rendre visite à l’Elysée, dix jours après sa victoire du second tour.
Les gabonnais ont également sifflé Chirac.
Il y a quelques jours, Giscard d’Estaing, meilleur espoir masculin du Centre, profitant avec délicatesse du décés récent du chef d’Etat gabonais, a glissé une attaque directe contre son vieil ami Chirac en affirmant que ce dernier avait été financé par Bongo en 1981, tentant de faire oublier un autre “grand homme” de ses amis, le bijoutier Bokassa…
En 1982 déjà, Le Canard Enchaîné publiait une note de la présidence à Libreville détaillant une aide de 304 800 euros pour le RPR via Elf-Aquitaine. Beaucoup ont crié mais personne n’était allé en justice…
La suspicion - voire l’accusation - n’était donc pas nouvelle mais, pour le coup, Chirac et Pasqua, hommes de droit(e), ont dû démentir avec indignation. Et renvoyer Giscard mettre la table à la RPA…