Pour le Mouvement Démocrate, ces élections devaient être siennes, L’Europe c’est nous disait notre slogan! Et pourtant…
La sortie du livre de François Bayrou (Abus de pouvoir) fin Avril fut une bénédiction, François fit le tour des médias, permettant ainsi au Modem, par son intermédiaire, d’être l’opposant « Number one » à la politique du gouvernement.
Le projet pour les européennes directement issu des commissions thématiques du parti fut livré début mai, peut être un peu tard, mais qu’importe, la campagne était lancée !
Les militants se déployaient dans les marchés, les sorties de métro, etc. …, un nombre incalculable de cafés démocrates fut organisé, beaucoup de boîtages, bref une activité militante foisonnante, la campagne prenait forme et les sondages commençaient à montrer que la mayonnaise prenait.
Puis à 2 semaines de l’échéance, les Français, toujours peu intéressés par ces élections commencèrent à se lasser du discours victimaire de François. Les sondages montrèrent une rapide montée de la liste Europe écologie et une baisse sensible du Modem.
C’est le moment que choisit François pour indiquer que les sondages étaient pipés, aux ordres du pouvoir. C’en était trop, beaucoup trop.
Puis vint cet accrochage avec Daniel Cohn Bendit, accrochage issu d’une attaque pas des plus chevaleresques de François lors du débat sur France2.
Dès le vendredi soir précédent les élections, beaucoup de militants purent sentir le malaise des Français vis à vis de cet évènement, pas digne de cet homme m’a-t’on dit.
Dimanche soir la messe était dite, Modem et PS KO, UMP et Europe écologie Bravo !
Plusieurs constats s’imposent :
1/ la campagne du Modem a été trop portée par François Bayrou dans les médias, pas assez par les Corinne Lepage, Marielle de Sarnez, Jean François Kahn, Sylvie Goulard, Robert Rochefort, etc. …
2/ Nous sommes beaucoup trop apparu comme un parti qui se victimisait
3/ Le projet porté par le Modem n’a pas mis assez en avant ses propositions concernant la problématique de développement soutenable, pourtant défendu par Corinne Lepage, un comble.
4/ La campagne Internet n’a pas été suffisamment active, l’absence d’internautes de la qualité de Quitterie Delmas (et oui), s’est hélas fait sentir.
5/ François Bayrou a considérablement progressé dans les interventions dans les médias face à des journalistes, son passage chez Ruquier début mai en atteste.
Par contre il lui reste beaucoup à travailler concernant les débats face à face.
6/ L’électorat du Modem reste aujourd’hui très volatile, chaque élection est une nouvelle conquête pour ce parti, finalement encore bien jeune.
Enfin et pour terminer, les prochaines régionales arrivent dans moins de neuf mois maintenant, c’est à dire que c’est déjà demain, après 3 revers électoraux, la tache du Modem et ses militants va être bien compliquée!
Après ce constat, il convient de trouver des solutions à l’ensemble des problèmes posés et vite, très vite.
Le bureau exécutif réuni mardi soir au siège du Modem semble avoir pris la mesure des problèmes, et manifestement François a fait son autocritique, prenons en acte.
Une série de consultations va avoir lieu dans les jours et semaines à venir, le temps aux militants de dire ce qu’ils ont sur le cœur et de remobiliser tout le monde !