Magazine

Anatomie du ouache

Publié le 17 juin 2009 par Samuel Bouchard

beaver

Selon le grand dictionaire terminologique, “ le terme ouache a d’abord désigné le passage permettant à un castor d’accéder à sa hutte, son terrier et la hutte elle-même; cet emploi a été emprunté à une langue algonquienne.” Cependant, ce n’est pas de ce ouache que je fais ici l’anatomie, mais plutôt de celui qui nous résonne dans la tête quand on s’apprête à effectuer quelque chose qui nous dit vraiment pas. Ce ouache peut être abordé de plusieurs angles, mais il se ressent généralement de la même façon: un répulsion intense face à un travail qu’on a à faire. Selon le tempérament et l’humeur du jour, le ouache peut s’accompagner de frustrations ou encore causer l’apparition de tics nerveux. Je présente ici différents types de ouache que j’ai pu expérimenté et observé.

Ouache Tylenol
Le ouache Tylénol survient quand la complexité de ce qu’on a à faire semble à la limite de nos capacités cérébrales. On regarde ce ouache un peu embêté en se disant “ouache, comment je vais faire ça, c’est donc bien compliqué?!” C’est comme avoir à faire 240 push-ups de cerveau. L’intérêt du Tylenol, c’est qu’il nous sort de notre zone de confort. Si on va chercher l’aide pour passer à travers, on en ressort souvent en ayant appris quelque chose d’intéressant.

Ouache Daniel San
Vous vous souvenez de Daniel San qui doit polir des voitures alors qu’il voudrait tout de suite aller apprendre le coup de pied de la grue? Il se disait sûrement alors “ouache, c’est donc bien long et platt et j’aurais donc bien quelque chose de polus intéressant à faire.” Ce ouache implique souvent des processus lourds et laborieux. Il demande une grande abnégation. Le Daniel San, contrairement au Tylenol, n’est pas nécessairement complexe. Il demande surtout une suite d’actions qu’on doit répéter un nombre suffisant de fois pour qu’on se demande si on ne devrait pas automatiser sa réalisation. La limite du Daniel San survient lorsque le temps de réalisation correspond au temps que ça prendrait de l’automatiser. Dans ces circonstances, il est difficile de prendre une décision claire sur ce qu’on a à faire.

Ouache gros cave  (GC)
L’appelation “Gros cave”, une offense classique, désigne le ouache qui insulte notre intelligence. Le GC nous est souvent imposé sans explications qui justifierait de passer au travers. Non seulement ce qu’on a à faire est ouache, mais en plus on ne voit pas son utilité. Il est ainsi doublement insultant. Le GC est donc un autre type de ouache auquel s’ajoute une circonstance aggravante. Il n’en tient parfois qu’à nous de demander des clarifications pour enlever la couche GC d’un ouache.

Ouache chronique
Le ouache chronique est un ouache pernicieux. Il s’installe souvent sans qu’on s’en rendre trop compte. La raison est qu’initialement, il est plutôt un bof qu’on remarque peu qu’on vrai ouache flamboyant. Le caractère ouache découle de la périodicité du bof. Ces actions un peu déplaisantes deviennent des ouaches à mesure qu’elles se répètent. Naturellement, la vie est ainsi faite que ces actions surviennent souvent à des moments peu opportuns où on a des choses vraiment plus importantes à faire. Idéalement, on doit être sensible à l’émergence de ces ouaches pour tenter de les régler définitivement le plus rapidement possible.

Ouache ‘n wow
De la même manière qu’il y a le yin et le yang, le wok n’ roll et le beding bedang, il y a un type de ouache qui s’accompagne systématiquement d’un wow. Un peu comme le GC, le ouache ‘n wow est un ouache d’un autre type auquel s’ajoute un aspect différentiateur. Dans ce cas, on peu lui reconnaitre un aspect constructif fort. Je dirais que la plupart des projets qui ont de l’impact, peu importe le domaine, comportent systématiquement une bonne dose de ce ouache. Ceci corrobore l’affirmation souvent entendue que “si c’était facile, quelqu’un d’autre l’aurait fait.” Quand on comprend le wow poursuivi, ce ouache est une étape obligée qu’on accepte en serrant les dents et en travaillant fort et le plus inteligement possible.

Il y en a qui disent que dans la vie, on choisit sa prison. Une façon un peu moins extrême serait de dire que dans la vie, on choisi son ouache. Personnellement, j’essaie de rencontrer le dernier type le plus souvent possible.

[Photo: Billy liar sur flickr]


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Samuel Bouchard 10 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte