DEPECHE MODE STORY Part 15 : The remixes
81-04 (2004)
Ecouter les remixes consacrés à Depeche Mode, c’est aussi se pencher sur l’histoire du remix en
lui-même. C’est que le groupe fit partie des précurseurs du genre, au début des années 80. Chaque single, lors de sa sortie, bénéficiait déjà d’une version « maxi », c'est-à-dire
souvent un vynil de 4/5 titres, où se déclinaient en plusieurs versions le titre phare et sa jolie B-side. Les premiers remixes sont en fait des « extended version », c'est-à-dire plus
ou moins une version indentique du single, mais étirée, allongée, en s’appuyant sur une ligne mélodique, une partie du morceau, qui devient ainsi une variation sur le thème initial. Petit à petit
d’autres remixes vont voir le jour, de plus en plus audacieux, au point que le single en devient méconnaissable, comme cette version radicalement déconstruite de « People are people »
signée Adrian Sherwood, aux portes du non sens musical, intitulée « Are people people ». La seconde partie des années 80 est riche en collaboration avec des artistes inventifs et
inspirés, qui donne une nouvelle direction à des titres classiques, leur ouvrant ainsi tout grand les portes des discothèques et des collections de Dj ( Tim Simenon, The Orb, Beatmasters, et tant
d’autres ). L’audace étant aussi surenchère, la liberté créatrice donnée au remixer permet l’arrivée de petits joyaux trance, techno, hardcore, ou mid-tempo, déconnecté avec intelligence du
single de départ, comme la version survitaminée d’Underworld du « Barrel of a gun » ou encore l’ambient music éthérée de Brian Eno sur « I feel you ». Pas seulement une compilation opportuniste pour exploiter les meilleurs mixes de Depeche Mode, The remixes 81-04 est aussi et surtout cette rapide anthologie
d’un savoir faire, d’une méthode en pleine évolution depuis ses premiers vagissements, et qui vit en DM un de ses principaux artisans et promoteurs. 3 cd un peu fourre tout mais qui réussissent
la plupart du temps à réveiller vos enceintes et à nous rappeler combien les titres des Mode sont souvent plus complexes que leur patine synthé-pop pourraient le laisser supposer.
(7/10)