... dans le charmant atelier d'un artiste que j'apprécie beaucoup et dont j'ai parlé tout récemment ici...
A l'invitation de Rue Meurt d'Art, invitation généreuse comme toujours, Tatiana et moi avons montré 20 grands tirages de nos images, accompagnés des mots toujours percutants de Chrixcel...
L'expo durait une journée. Une journée ensoleillée, magique, qui est passée comme dans un rêve...
Voici mes 10 images, avec les textes de Chrixcel.
Bien sur, vous connaissez ces photos pour les avoir déjà vu ici ou sur Aminus.
Mais le papier photo, entouré d'un cadre tout simple, a vraiment quelque chose d'unique et le rapport à ses propres images en devient tout autre, surtout quand le choix à faire parmi des centaines d'images qu'on aime est déchirant...
Passion vénitienne
Voir rouge, peindre ce masque blanc et trop poli
De sang, la vie au cœur de ces fleurs cramoisies
Qui colore nos faces du grenat de l'affront
Ou rebrode nos peaux en rubis de passion
L'interdit vermillon nous souffle le danger
Mais nos écarts latents nous entraînent plus loin
L'amour y dessine d'un souffle carminé
Des nuits troubles et osées aux accents lits devins.
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MAJORETTES
Môme de fanfare arborant ta jupette
Accrochant les regards des villageois hilares
Je me demande pourquoi tu t’exhibes ce soir ?
On s’étonne de ton art de manier la baguette
Roulée-boulée, moulée dans ton costume blanc.
En souriant je repense à ces fêtes d’antan,
Tous mes étés passés à mimer tes pirouettes,
Toi tu dansais sous le sifflet des trompettes,
Et moi je n’aurais jamais voulu ta place :
Sans rire, devine combien se sont payé ta face ?
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Femme à la colle
Je suis une femme de papier qui s’en fiche de s’afficher. Mon visage est un arbre dont les anneaux vous disent tout ! Mes rides sont mon écorce et ma force. Vous pouvez me déchirer, le vent recollera les morceaux épars de mes facettes éparpillées. Vous pouvez me froisser, jamais je ne plierai : ou plutôt, je serai les origamis de vos actes vandales. Arrachez-moi, je suis déjà bien attachée…le mur est imprimé de la colle qui me lie intimement à lui. Le karcher ne me fait pas peur, car chair à mon cœur. Une peinture d’apprêt ne saurait m’effacer sans accuser d’emblée mes contours, et nulle affiche placardée pour voiler mes yeux n’aurait assez de corps pour effacer mon âme. Je suis le mur et le mur me suit…je respire vos angoisses et transpire de la pierre ! Ephémère, peut-être, et femme-air sûrement.
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SACRE MOTEUR
Dominicale dodoche sous un dôme bien dodu
On dodeline en voyant son capot tout dansant
Drôle de dinosaure, elle plait toujours autant
On s’arrache des modèles de dingos en mordus
Chevaux en duo, à deux à l’heure dandinant,
Haridelle de tôle, sous ses airs de diplodocus
Elle a tout d’une grande légende sous les gentes.
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Ballons et bleus
Je suis au balcon d’un appartement haussmannien et j’observe de là une bagarre encadrée par des hommes armés. Les ballons de baudruche ne semblent pas vouloir s’envoler au pied des lourdes chaussures de caoutchouc. L’ambiance parait délétère sous les assauts militaires. Les panses d’air restent à terre comme des balles de flashballs, dépourvues de souffle, le ciel de plomb ne semblant plus vouloir les accueillir parmi les cumulus. La peur de l’écrasement les a sans doute figées d’une peur bleue. Je prends une dernière bouffée de cigarette, fixant machinalement le goudron jonché de bleu. Eclatés, ils sont devenus rouges.
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PIGEONS
Piètres oiseaux avatars de laideur
Ils se fondent aux trottoirs d’une infinie portée
Gageons qu’un gros ballon au gré de sa couleur
Encre leurs battements d’ailes noires et fatiguées
On les voit s’envoler en fuyant le bitume
Nuages de goudron enchevêtrés de plumes
Souillant les rues de leurs fientes acides…
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Un homme se détache
Sur un grand écran de codes
Et cherche le sien
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F
Follement facétieux, le feu frôle l’infâme
A faire fi de sa flamme, on frise de l’infime
Ce fabuleux effluve de soufre qui se fume
L’offrande affriolante qui flatte nos euphories.
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Vitre-in
J’ai déambulé à la recherche de ton image
Dans les vitrines et les flaques, j’ai cru voir ton visage
Psyché délictueuse, rue des Alouettes : un leurre
Un grand buste de femme, dont j’ai vu la pâleur
Derrière une glace d’argent rue du Plat d’Etain.
Dans ses aplats déteints j’y voyais deux yeux fins
Qui fixaient le trottoir de la rue du Regard,
Ah ! Quand les voies de Paris font des jeux de miroir !
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SANS TITRE
Il est de ces images dont on ne peut rien dire
Par peur de faire pâlir leur éclat d’un soupir ;
Car leur beauté suffit aux regards éphémères,
Aussi je laisse aux yeux ce que la langue doit taire.
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Je remercie profondément P@sc@l, Lydie, Fabrice et Philippe pour leur passage...
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"Femme à la colle": collage de B-Toy
"Sans titre" : fresque de Fem-1