Posted on by Kalisse
Le rapport Stern sur l'économie du changement climatique est un compte-rendu sur l'effet du changement climatique et du réchauffement global sur la planète rédigé par l'économiste Nicholas Stern pour le gouvernement du Royaume-Uni. Ce rapport de plus de 700 pages est le premier rapport financé par un gouvernement sur le réchauffement climatique mené par un économiste et non par un météorologueRéalisé par un expert mandaté par le gouvernement britannique, ce rapport de 2006 démontre que le monde va devoir faire face à d'énormes coûts si des décisions concrètes ne sont pas prises rapidement pour lutter contre le réchauffement climatique. L'étude se concentre sur l'aspect économique du réchauffement planétaire qu'elle chiffre à un coût minimum de 5 500 milliards d'euros sur 10 ans. Si les pays tardaient à mettre en place des politiques pour lutter efficacement contre la hausse des températures, la crise pourrait être beaucoup plus grave avec un coût 5 à 20 fois supérieur, principalement à cause de l'emballement du réchauffement planétaire si l'augmentation dépasse de 2° les températures de base des années 1800, avant l'ère industrielle. Aussi, on peut considérer que le rendez-vous entre l'homme et sa planète est fixé d'ici 10 à 15 ans, date à laquelle il faut que les émissions de CO2 décroissent très significativement, sans quoi le climat pourrait s'emballer...
Pour retarder et si possible éviter un dérèglement climatique majeur, Sir Stern recommande quatre approches concourantes :
- Les permis d'émission de CO2.
- La coopération technique au niveau mondial pour développer des technologies faiblement émettrices de CO2.
- La lutte contre la déforestation et la dégradation de la couverture végétale.
- L'aide des pays riches aux pays les plus pauvres.
Pour le WWF, " Si nous ne réussissons pas à intervenir maintenant, nous allons ravager notre planète... Le rapport Stern est un cri d'alarme lancé au monde... " qui confirme l'urgence du prochain rassemblement de Copenhaguen, en décembre 2009.
Et si c'était vrai ?
Ses principales conclusions sont qu'un pour cent du PIB investi maintenant suffirait à fortement atténuer les effets du changement climatique (" soit [2] une augmentation ponctuelle de l'indice des prix, de la même grandeur que des coûts auxquels nous sommes habitués à faire face, par exemple en ce qui concerne les fluctuations des taux de change. Cela ne ralentirait nullement notre activité ") et qu'autrement ce serait risquer une récession jusqu'à vingt pour cent du PIB mondial.
Un rapport alarmiste, qui a été contesté
" Le Rapport Stern sur l'économie du changement climatique était-il une manipulation grossière de la méthodologie économique " par Olivier Godard
Approuvé par plusieurs prix Nobel (Mirrlees, Sen, Solow, Stiglitz) le Rapport Stern a néanmoins essuyé de vives critiques de la part de plusieurs économistes, en particulier nord-américains. Le cœur des critiques concerne les choix en matière de taux d'actualisation, le traitement de l'incertitude et celui de l'adaptation des générations futures à la nouvelle donne climatique. L'équipe Stern aurait manipulé la méthodologie économique afin de pouvoir dresser un tableau catastrophiste du problème et de conforter la justification d'une action forte et immédiate visant à limiter ce risque, ce qui correspondait à la position du gouvernement britannique commanditaire du rapport. De l'examen de ces critiques il ressort que le rapport Stern n'est pas à l'abri de tout reproche mais que sur l'essentiel il a raison contre ses critiques dans le cadre de la philosophie utilitariste qui sous-tend la démarche économique standard de l'analyse coûts-avantages. Toutefois, des réserves peuvent être émises quant à la pertinence de ce cadre analytique pour aborder un problème comme celui de l'effet de serre. Cela n'empêche pas plusieurs alternatives non-utilitaristes de rencontrer elles aussi des difficultés non négligeables. Quoi qu'il en soit, l'habillage en termes d'efficacité économique dont est revêtu le débat critique est largement trompeur, car le problème est dominé par le statut éthique à reconnaître aux générations futures et la légitimité de transferts imposés de coûts en contexte asymétrique, deux questions qui échappent à l'analyse économique.
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