Le FIGARO. - L’industrie aéronautique et spatiale attire-t-elle toujours autant les jeunes ingénieurs ?
Si, pendant un temps, certains ont été séduits par les sirènes de la finance, l’aérospatial et l’électronique de défense, secteurs très dynamiques et à haute technologie, demeurent pour beaucoup d’entre eux le «must du must».
Claude BRESSON. - Les femmes ne représentent que 19 % des effectifs des ingénieurs et cadres. C’est peu.
En vingt-cinq ans, ce pourcentage a été multiplié par deux. Aujourd’hui, notre objectif est de réduire les écarts de salaires entre les hommes et les femmes. Des accords ont déjà été conclus et d’autres sont en cours de négociation.
Quels sont les profils d’ingénieurs les plus recherchés ?
Les ingénieurs conception, car tant dans le civil (A 350, avions de transport régionaux, hélicoptères…) que dans le militaire (A 400M notamment), des projets sont à l’étude. Mais aussi les ingénieurs de production, car l’articulation entre les avionneurs et la chaîne de sous-traitants (supply chain) est fondamentale.
Existe-t-il des tensions sur certains métiers ?
La crise a beaucoup détendu la situation. Ainsi, des ingénieurs débutants ont quitté l’industrie automobile pour se tourner vers l’aéronautique. Mais si la reprise espérée est forte, il faut s’attendre à nouveau à de vives tensions sur des métiers comme ingénieur systèmes, électronique ou encore développement logiciel.
Compte tenu de la crise qui la frappe, l’industrie aéronautique ne sera-t-elle pas contrainte de procéder à des licenciements ?
À ce stade non, car la palette des mesures permettant de limiter l’impact de la crise sur l’emploi est large : limitation du recours à l’intérim et aux CDD, utilisation des RTT inscrites dans les comptes épargne-temps, stages de formation, chômage partiel… Mais si la baisse du trafic aérien se poursuit, si les reports ou les annulations de commandes se multiplient, si des événements imprévus (attentat, épidémie…) surviennent, il faudra peut-être, en 2010, reconsidérer la situation. En outre, il ne faut pas oublier que nos entreprises fabriquent en euros mais vendent en dollars. La monnaie européenne étant forte par rapport au billet vert, cela les pénalise sur le marché mondial.
Quel est l’objectif de l’Espace métiers-formation animé par le Gifas, du 19 au 21 juin, au Salon du Bourget ? Ce salon répond à trois grands objectifs : informer le jeune public sur nos métiers, ceux du transport aérien et de l’armée de l’air ; guider les lycéens et les étudiants attirés par l’aéronautique dans le choix de leur filière de formation (1) ; enfin, recruter des stagiaires, des jeunes diplômés et des personnes expérimentées. Nous attendons environ 50 000 visiteurs et une soixantaine d’exposants (entreprises, établissements de formation, associations…) seront présents sur cet espace.
(1) Ces filières figurent sur le site Aero emploi formation