On se méfie des disques collectifs déroulant leur carnet d'adresses avec arrogance, mais vous conviendrez, si vous l'avez vu sur scène, que l'arrogance n'est pas vraiment le terme le plus à même de qualifier le fragile et délicat Mark Linkous. Alors, voilà, malgré la présence d'un rescapé de Grandaddy, malgré les Flaming Lips, Iggy Pop, Frank Black, les chanteurs de The Shins ou des Strokes, Suzanne Vega, Vic Chesnutt ou Nina Persson, c'est bel et bien à un nouvel album de Sparklehorse que l'on a affaire sur la majorité des plages. La plupart des titres auraient pu trouver leur place sur un successeur de Dreamt for Light Years in the Belly of a Mountain (produit, justement, par Danger Mouse). Et si les apparitions de Frank Black, d'Iggy Pop et de Julian Casabancas convainquent moins, c'est justement parce qu'elles dénotent un peu trop par rapport aux tonalités habituelles de Sparklehorse, parce que la greffe (évidemment parfaite pour Wayne Coyne ou Jason Lytle) prend avec eux un peu moins bien...
Précisons qu'un litige entre Danger Mouse et EMI empêche la sortie physique de l'album. Dark Night of the Soul est donc pour l'heure, et sans doute pour toujours, un livre de David Lynch vendu avec un CD vierge sur lequel l'album, téléchargeable gratuitement un peu partout, pourra être gravé... Cruel paradoxe pour le disque de Mark Linkous qui, vertu du net, sera sans doute le plus écouté mais le moins rétributeur...
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