La chute de François Bayrou (MODEM) dans les sondages récents sera-t-elle durable ou éphémère ? Qu'il soit sanctionné par les personnes interrogées après avoir commis l'impair que l'on sait à l'égard de Daniel Cohn-Bendit n'est pas vraiment surprenant. Comment va-t-il réagir ? S'il est plus collégial, il va perdre peu ou prou sa parole de « leader présidentiable », s'il joue trop perso, on va l'accuser de continuer à ignorer la collégialité et de n'en faire qu'à sa tête.
Quand on est un chef on n'a pas le droit à l'erreur. D'une certaine façon, c'est ce qui sauve Martine Aubry (qui baisse aussi dans les sondages d'opinions) elle est la première secrétaire du PS mais elle n'est pas le chef au sens présidentiable bien qu'on ne puisse écarter sa future candidature. Hier, Manuel Valls et Pierre Moscovici ont annoncé, à leur façon, qu'ils allaient concourir lors des primaires. D'autres vont les suivre si bien qu'on va se bousculer au portillon.
Primaires internes au sein du PS ou primaires ouvertes à toute la Gauche ? Les militants du Parti socialiste vont-ils se laisser déposséder d'une prérogative importante, la désignation de leur champion à l'élection présidentielle ? Qui empêcherait la droite de participer aux primaires et ainsi de peser sur le choix définitif du candidat de la Gauche ? Cette droite qui souhaitait ardemment la candidature de Ségolène Royal jugée comme « prenable » pourrait-elle aider à adouber le ou la candidat(e) des médias ? Avec un système comme celui-là, Michel Rocard aurait été choisi à la place de François Mitterrand ! Le système des primaires est au centre des préoccupations actuelles des animateurs du PS. Comme l'a précisé Martine Aubry : « ce n'est pas un gadget, cela mérite une réflexion sérieuse. »