Le parquet a demandé la dissolution des deux principales structures françaises de l’Eglise de Scientologie, trois ans après avoir requis un non-lieu général dans ce dossier d’escroquerie en bande organisée.
Et ce qui tombe, c’est du lourd : les plaignantes Morel-Coujard et Baïeto ont réclamé la condamnation de l’Association spirituelle de l’Eglise de Scientologie - Celebrity Centre (ASES-CC) et sa librairie à payer chacune d’elle une amende de 2 millions d’euros. Du côté d’Alain Rosenberg (fondateur du Celebrity Centre et figure emblématique de la Scientologie française), il est réclamé quatre ans de prison avec sursis, 150.000 euros d’amende et cinq ans de privation des droits civiques et civils.
Le procureur l’affirme : “Toute une série de manoeuvres frauduleuses ont été employées dans la recherche de nouveaux adeptes victimes d’une entreprise consciente et planifiée d’escroquerie par des manoeuvres frauduleuses successives“.
Le procès a pointé les tests de personnalité “outils de démarchage” qui n’effraient pas les gens et le premier pas vers la Scientologie qui est dissimulé puis les “formulaires d’inscription”, véritables pactes où l’adhérent renonce à ses droits comme celui d’attaquer la Scientologie en justice.
Le procureur a, lui, décrit l’électromètre comme un leurre (…) destiné à impressionner et à tromper suivi du harcèlement commercial ou de la lettre de succès, moyens illusoires servant à contrôler.
“Depuis cette plongée dans l’univers de la scientologie, nous avons découvert une méthode née dans le cerveau d’un écrivain de science-fiction dans la Californie des années 50“. “Ron Hubbard a créé un prêt-à-penser aux allures de bric à brac“, a-t-on ironisé.
Une peine de quatre ans avec sursis, 150.000 euros d’amende et cinq ans de privation des droits civiques et civils a été requise contre Alain Rosenberg, l’un des dirigeants de la principale structure française de la Scientologie. Une peine de trois ans avec sursis, 50.000 euros d’amende et cinq ans d’interdiction des droits civiques et civils a été demandée contre Didier Michaux.
Contre Jean-François Valli et Sabine Jacquart, le parquet a respectivement requis trois ans avec sursis assortis de 25.000 euros d’amende et deux ans avec sursis et 10.000 euros d’amende. A l’encontre de Marie-Anne Pasturel et Aline Fabre, poursuivies pour “exercice illégal de la pharmacie” -vente de “vitamines”-, il a été demandé une amende de 2.000 euros.
Dans sa plaidoirie, Me Olivier Morice, l’avocat de Mme Malton, a considéré que les pratiques de la Scientologie étaient des “méthodes systématiques et récurrentes relevant de l’escroquerie”. Le jugement de la 12e chambre sera mis en délibéré à l’issue des plaidoiries de la défense qui s’achèvent mercredi.
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