Marie-Jo Faggianelli, Récits dispersés
(cl. Jérôme Delatour - Images de danse)
Pour terminer la saison de Mains d'Oeuvres, un joli duo de Marie-Jo Faggianelli. De la beauté assumée sans académisme, du japonisme à l'orée du XXIe siècle : deux raisons, a priori, d'aller voir ces Récits dispersés.
Marie-Jo Faggianelli, Récits dispersés
(cl. Jérôme Delatour - Images de danse)
Ce titre pouvait annoncer du butô et sa tonalité sombre ; mais il faut prendre "dispersé" en bonne part : dispersés comme ces fleurs jetées peu à peu sur le plateau, haïkus répandus comme des bulles de vent. Wen-hsuan Chen revêt une longue robe noire pinabauschienne, Marie-Jo Faggianelli une robe bleue vaporeuse. Les corsages à demi-défaits, dont elles relèvent continument la bretelle, les gestes attentifs que l'une et l'autre se portent suggèrent une histoire sensuelle dont on ne saura rien de plus.
Marie-Jo Faggianelli, Récits dispersés
(cl. Jérôme Delatour - Images de danse)
Plutôt que japonaise, l'esthétique de la pièce nous plonge dans l'Occident du début du XXe siècle. Les couleurs délicates rappellent les verres diaphanes d'Henry Cros. Les gestes libres et élégants, la danse légère d'Isadora Duncan, avec des détours par Martha Graham. A un seau d'eau près, nous étions chez Pina Bausch. Et puis certaines poses gracieuses de Wen-hsuan Chen rappellent les danseuses de terre cuite des vieilles dynasties chinoises.
L'absence de musique évite de tomber dans la joliesse. Reste qu'un je ne sais quoi m'a manqué pour adhérer tout à fait à ces Récits trop évidemment beaux.
Guy Degeorges est moins réservé que moi.
♥♥♥♥♥♥ Récits dispersés, de Marie-Jo Faggianelli, a été donné à Mains d'Oeuvres les 12 et 13 juin 2009.
Retrouvez ici Récits dispersés en images (plus d'images à venir bientôt).