Le leader du Modem doit rapidement actualiser ses méthodes pour ne pas être laminé lors des prochaines échéances électorales.
Nicolas Sarkozy a installé une nouvelle donne de communication publique :
1) L'essentiel est de gagner l'élection et non pas d'exprimer les vues des militants les plus déterminés. Hier la prime était à la fidèlité. Aujourd'hui, elle est à la fragilisation du camp concurrent. La gauche est peut-être majoritaire dans le pays mais la droite a un taux d'abstention plus faible. D'où l'alternance de flou et de ferme dans une campagne de Nicolas Sarkozy. Tout ce qui mobilise son camp est ferme. Tout ce qui peut mobiliser la gauche devient flou.
2) La marque qui suscite le vote, c'est le nom du candidat. Le nom peut s'étirer mais pas indéfiniment. A force d'être contre tous les autres, il est difficile d'imaginer qu'une majorité puisse se construire autour de François Bayrou. Faute de majorité, Bayrou sort de la case du pouvoir potentiel et rejoint celle d'un ailleurs sans avenir.
3) Le timing de la célèbrité : les médias recherchent constamment à relancer l'actualité. Avec son livre, Bayrou a connu sa "célébrité ponctuelle" trop tôt dans la campagne. La prime est allée aux deux célébrités de la dernière minute : les écolos et Home, Sarkozy et le 6 juin.
C'est tout le positionnement du leader centriste qui est en cause.
C'est surtout toute la technique de campagne du leader centriste qui est en cause pour ne pas devenir le "Jean Alesi" de la politique, celui qui sort de route et ne gagne jamais en dépit des belles promesses sur la ligne de départ ...