"Le gouvernement brise le tabou de la retraite à 60 ans ", "Hortefeux relance le débat sur l'âge des retaites", pour ne citer que 2 des titres nous annonçant les nouveaux (enfin, pas tant que ça) projets gouvernementaux.
Admirons la sémantique du premier par exemple, où il est question de briser un tabou. Briser un tabou, ça c'est du courage, c'est aller contre les idées reçues, les conformismes. L'innovation est au pouvoir, ou on pourrait le croire. Prochain tabou à briser, je sais pas, "le débat sur le travail des enfants est relancé" ou " je travaille à 12 ans et c'est mon choix".
Toujours ce refrain usé de faire passer une régression pour une avancée, fairter prendre des vessies réacs pour des lanternes visionnaires mais toujpurs monter d'un cran dans la destruction de tous les acquis sociaux.
Au vu de la mobilisation de samedi, le gouverneemnt peut sans craintes avancer ses pions. L'échec était prophétisé de puis longtemps, seuls les syndicats n'ont pas voulu voir que leurs ridicules actions d'une journée ne servaient à rien ; en insistant pour aller dans le mur, ils ont juste permis aux UMPistes de mesurer la faiblesse de leurs forces.
Prenez une pseudo victoire aux européennes, un échec claironné bien haut de l'anti sarkozysme, une opposition (enfin PS) en pleine déconfiture, vous obtenez une conjoncture idéale pour le gouvernement Sarko. Encore plus idéale si on prend en compte les vacances approchant;
Allez hop, de la retraite à 67 ans en veux tu en voilà. Quoi, l'espérance de vie diffère selon les catégories socio professionnelles, quoi cetains métiers seraient trop pénibles physiquement pour être exercés par des seniors ? Comment ça, les entreprises virent les gens dès 45 ans ? Mais on s'en fout, on a décidé, c'est comme ça et puis c'est tout.
D'ailleurs, ma bonne dame, comment voulez vous faire autrement, z'avez vu ces déficits qui nous plombent toutes les branches de la sécu ? Faut tailler à la hache dans tout ça, les retraites, les remboursements divers... tailler à la hache mais ne surtout pas dire que les comptes sont plombés par les diverses exonérations, ne pas rappeler que mon bouclier fiscal qu'il est aussi beau qu'elle est belle ma femme qu'elle est mannequin, est financé aux dépens de cette bonne vieille sécu (ben oui, exclus CSG et RDS).
Allez Dupont, reste en bonnes anté pour bosser le plus longtemps et le plus tard possible et, dis merci, bordel
Sinon, messieurs Woerth, Fillon et Hortefeux, un p'tit commentaire sur ce qui suit ?
Eric Woerth, ministre du budget, a annoncé qu'il comptait s'appuyer sur la "lutte contre les abus" en matière d'arrêts maladie pour faire baisser les dépenses. Est-ce un poste qui pèse sur le déficit de la Sécurité sociale ?
Ce qui est frappant, c'est que les indemnités journalières ont tendance à augmenter quand l'activité économique est sur une pente favorable, et à baisser quand l'activité économique est moins favorable. Il y a deux interprétations possibles. On peut penser qu'il y a des abus, comme le fait M.Woerth, ou on peut penser au contraire que lorsqu'il y a du chômage, il y a plus de gens qui ne se soignent pas. Cette période de récession peut entraîner des restrictions de consommation de soin qui peuvent d'ailleurs être dommageables sur le long terme.
En réalité, aujourd'hui, le niveau des arrêts maladie a augmenté, mais il n'est pas à un niveau historiquement haut. Ce qui augmente, ce sont les arrêts plus long pour des gens plutôt plus âgés, ce qui laisse penser qu'en réalité c'est le résultat du vieillissement de la population. Si les gens ne peuvent pas partir à la retraite ou en pré-retraite et qu'ils sont malades, cela fait augmenter le nombre d'arrêts maladie. Des études de la CNAM vont dans ce sens. Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas de contrôle, mais ils existent déjà, notamment sur les arrêts de longue durée.
Source Le Monde
Diantre, des gens ne pouvznt partir en retraite seraient plus fréquemment malades et arrêtés, étonnant, non ?