L’écureuil n’a pas eu de succès, je vous narrerais son histoire un autre jour… juste un indice : le scotch double face n’a pas été utilisé.
Les ballons ont fait courir les hommes pendant que sous une allée de tilleuls, je m’enivrais. J’étais partie pour faire une cueillette sauvage « hors des sentiers battus », enfin « hors de mes sentiers battus », loin des plantes que je connais. En fait, je suis revenue avec des échantillons que je connaissais bien mais l’utilisation en est différente. Dans la forêt, mon regard encore tout inexpérimenté n’a pas trouvé ce qu’il cherchait : pas de mauve, ni de bardane, ni de pulmonaire, des fougères trop développées pour en prendre les crosses. J’ai cueilli de jeunes feuilles de tilleul (de printemps), presque translucides, au niveau des rejets sur les troncs, des jeunes feuilles moins translucides au niveau du feuillage et des bractées et cymes fleuries bien sûr.
Les jeunes pousses d’ortie ont aussi été coupées à l’ongle ganté ou au couteau et une ou deux fraises des bois savourées sur place.
Lors de la promenade, des jeux de piste et des parcours sportifs détournés, et de nombreuses têtes et mandibules de lucanes cerf-volant mâle. Une quinzaine sur 100 mètres… les prédateurs ont l’air d’être nombreux : rapaces nocturnes, pies, geais, étourneaux, merles ou encore carabes ou mulots. Les mandibules restent, arme qui ne leur a servi à rien, minuscule ramage d’un cerf(volant) comme trophée de chasse : seul l’abdomen est bon à manger. D’ailleurs si vous habitez les Deux-Sèvres, l’étude sur les mandibules trouvées à même la forêt est peut-être encore d’actualité, vous pouvez vous renseigner là.
De quoi faire un petit point sur les insectivores, mammifères insectivora ou insectivores exclusifs.
*source insectivora (source qui peut donner des idées de cartes pédagogiques sur les chaines alimentaires par animal)
Encore heureux, les abeilles, bourdons étaient nombreux ainsi que les scarabées d’un très beau noir de jais (bleuté) avec le ventre encore plus beau
Au retour, après une vérification d'usage dans mon "Herbier à croquer" de François COUPLAN, un gâteau de chou-fleur nous attendait accompagné par un nituké de pousses d’épinards aux feuilles d’ortie :
Gâteau de chou-fleur :
1 beau chou-fleur
200g de fromage blanc
100g Conté ou emmental râpé
3 œufs
Noix de muscade
Persil
Sel, poivre
Mélange digestibilité/blancheur du chou-fleur : 1 cuillérée à café de farine, 1 cuillérée à café de sucre, un soupçon d’huile d’olive, 1 soupçon de jus de citron
Rincez le chou-fleur, séparé en bouquet, à l’eau vinaigrée. Pendant ce temps là portez à ébullition de l’eau en quantité suffisante pour mettre toutes les florettes (petits arbres blancs). A ébullition, mettez le chou-fleur jusqu’à la reprise de l’ébullition. Rincez rapidement à l’eau froide. Changez l’eau de cuisson du chou-fleur et incorporez-y le mélange digestibilité/blancheur puis le chou-fleur et attendez une cuisson « al dente », limite moelleuse.
Préchauffez le four à 200°C. Egouttez et écrasez les florettes à la fourchette dans une grande jarre. Rajoutez le fromage râpé, le persil, la noix de muscade, le sel et le poivre. Dans un grand bol fouettez les œufs et mélangez au fromage blanc. Incorporez ce mélange au chou-fleur. Répartissez la base dans un moule à manquer beurré ou antiadhésif et enfournez entre 30 minutes et 45 minutes, le dessus doit avoir pris une belle couleur brune.
J’ai redécouvert le terme nituké dans un billet de monotarcie. J’étais alors persuadée qu’il faisait référence à cette conception de la cueillette sauvage, cette glane des prairies, surtout en revoyant le terme dans un livre de François COUPLAN et pourtant.
Pourtant oui il s’agit d’un terme de cuisson japonaise, utilisée dans la cuisine macrobiotique. Cela me rappelle que je vous devais depuis longtemps les autres types de cuisson macrobiotes après la salade ébouillantée. Le nituké est une cuisson sautée de légumes. De l’huile d’olive ou de sésame (encore mieux) en sautant les légumes aux odeurs fortes avant les autres, en remuant et rajoutant ½ tasse d’eau si besoin pour l’attendrissement. La cuisson permet aux légumes (et herbes) de perdre leur eau… et peut garder toute la fraicheur du produit.
Des orties juste dorées mais oui, cela me change de ma recette de pâte maison très rustique par manque d’astuce, de tactique et peut-être d’une nouvelle recette plus légère.
Nituké de pousses d’épinards et d’orties :
Une belle brassée d’orties
Une belle brassée de pousses d’épinards
1 échalote
De l’huile d’olive
Dans une poêle chaude, faites suer l’échalote émincée. Rajoutez la brassée d’herbes et mélangez bien tout en conservant des herbes qui se tiennent (une cuisson extrêmement rapide).