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Il n'y a pas grand chose à dire sur le dernier roman de Denis Johnson, Nobody Move. Pas qu'il soit mauvais, bien au contraire, mais tout se joue en surface, tout se réduit presque à l'expérience de lecture. Certains ouvrages, indépendamment de leur qualité n'apportent rien au lecteur qu'un plaisir sans nom. Ce n'est pas non plus une défense de la littérature de loisir, vous me connaissez trop bien pour ça.
Paru initialement en quatre épisodes dans Playboy l'année dernière, Nobody Move est un pur pulp. Beaucoup de gueule, des personnages en papier peint, mais au niveau où l'élève Johnson, on ne peut qu'admirer.
Un mec nommé Jimmy Luntz doit de la thune à un nommé Juarez que son homme de main, Gombol, qui prend une balle en pleine jambe quand il réclame ladite thune à Jimmy, croit être mexicain, mais est en fait syrien ou quelque chose du genre. Voilà pour le coeur de l'action. C'est mince comme la feuille d'une clope qu'on aurait mal roulée soi-même un soir de beuverie, parce qu'il n'y a plus rien dans son paquet.
Bien sur il y a des femmes. Anita, escroqueuse divorcée croise le chemin de Jimmy, et ce qui devait arriver arrive bien évidemment, comme dans un bon roman de Crumley. Et puis Gombol se fait soigner par une ancienne infirmière militaire. Alors forcément tout ça complique un peu les choses. On pourrait croire à une course poursuite effrénée mais l'action est étonnement statique. Une bonne moitié du roman se passe dans une chambre de motel et dans la piaule de l'infimière. On parle beaucoup d'argent et de cadillacs. C'est sec comme un coup de trique, généralement bien senti, des punchlines à tire larigot. Et puis ça finit en eau de boudin, heureusement.
Merde, c'est court, mais je vous l'avais dit.