Lundi 15 juin, Sarkozy intervenait devant la conférence annuelle de l'organisation internationale du Travail (OIT) qui à Genève. Sarkozy est social à l'étranger A défaut de les défendre en France, il promet de promouvoir les causes de l'environnement et des travailleurs en Europe. Le lendemain du scrutin européen, le président français avait reçu les syndicats français. Ces derniers lui avaient demandé de défendre devant l'organisation internationale du travail (OIT) le respect de normes sociales internationales. Ils ont été un peu échaudés par l'absence de l'OIT au G20 de Londres, en avril dernier. D'après Bernard Thibault (CGT), Sarkozy aurait "l'intention de défendre une vision que porterait la France du rôle et de la vocation de l'OIT à l'avenir et de la place des normes sociales dans le commerce mondial". A Genève, Nicolas Sarkozy a remis le couvert habituel sur la moralisation du "capitalisme-financier-qui-détruit-les-emplois" : "on ne règlera rien, si on ne règle pas d'abord la question du capitalisme financier qui impose à l'économie et à la société son propre système et ses propres normes". Il répète qu'il veut revoir : "la surveillance prudentielle des banques, la réglementation des hedges funds, les règles comptables, les modes de rémunération". "La crise nous rend de nouveau libre d'imaginer. C'est le moment d'aller le plus loin possible". Sans rire, le président français a interpellé Barack Obama: "Je veux dire au Président des Etats-Unis que l'Amérique doit être la plus ambitieuse parce que c'est sa vocation (...) Je veux dire à tous les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne que l'Europe doit être exemplaire parce c'est ainsi qu'elle sera la plus fidèle à ses valeurs et qu'elle aura une chance de la faire partager". A genève, Sarkozy a réitéré son souhait de la création d'une taxe carbone, et, côté social, réclamé que les normes votées par l'OIT deviennent la norme: "Une norme qui n'est pas obligatoire n'est pas une norme, c'est comme une feuille qui s'envole dans le vent." Une déclaration qui n'engage que son auteur, qui, pour mémoire, n'a pas pas placé la politique sociale à l'ordre du jour de la présidence française de l'Union Européenne en 2008, préférant l'immigration et la régulation financière. Sortie de crise : la France est inquiète Ces déclarations masquent les inquiétudes françaises :ailleurs, et surtout aux Etats Unis, la relance économique a été plus massive qu'en France. Voici qu'on s'inquiète d'un retard à la sortie de crise. Les ministres des Finances du G8 se réunissaient ce week end en Italie pour discuter de la crise. Les stratégies de rlance sont différentes d'un pays à l'autre, mais; à l'exception notable des Etats Unis où la relance ets manifeste, massive et tous azimuts, les pays occidentaux s'inquiètent de la durée et de l'ampleur de la récession. Après la crise financière, la multiplications des faillistes, l'envolée du chômage, voici que le risque de déflation menace. La ministre française de l'Economie est toujours aussi prudente et friande de lapalissades: "Il est important d'évoquer les stratégies de sortie de crise, mais il est également important de rester prudent quant à la reprise." Christine Lagarde est surtout inquiète des vélléités de certains (Canada, Allemagne) : les ministres canadien et allemand des finances demandent à ce que les Etats réfléchissent déjà à annuler ou réduire leurs mesures de soutien à l'économie, notamment d'incitation fiscale, en prévision de la sortie de crise. En France, le budget est plombé, le plan de relance de la consommation est quasiment inexistant, mais la récession est bel et bien là. Dans la zone euro, la production industrielle de la zone euro a chuté de 20% sur un an en avril, un record sans précédent. En fait, les signes de reprise sont ailleurs: hausse de la consommation en mai aux Etats-Unis, hausse de la production industrielle et de la confiance des ménages au Japon, accélération de l’activité en Chine. Mais