Une exposition intéressante qu' Une image peut en cacher une autre, actuellement au Grand Palais.
Un jeu sur l'ambiguïté, le trompe-l'oeil, les anamorphoses.
Les oeuvres de Dali sont bien sûr à l'honneur, celles d'Arcimboldo, mais aussi de Magritte, Escher, Brancusi, Raetz...
La présentation n'est plus à faire, on a déjà beaucoup parlé de cette exposition.
Pour en revenir aux arts d'Afrique, un rapprochement m'a interpellé.
C'est celui du viol de Magritte et d'un masque de ventre Makonde.
Entre eux, se joue Self-portrait (Torso, front) de John Coplans.
Trois images où différentes formes de violence s'expriment, transpirent.
Le masque de ventre est porté par les hommes, intimidant les jeunes filles.
Ces trois images rappellent que l'homme est celui qui a le pouvoir, la force.
Alors, c'est lui qui s'expose.
Mais par-delà sa monstration, ce qui lui échappera toujours, c'est bien le pouvoir de l'enfantement.
L'on songe alors aux sociétés océaniennes où la « production » des hommes, réalisée par les hommes, tente d'éliminer tout ce qu'il peut y avoir de féminin dans le jeune garçon que l'on doit conduire à l'âge d'homme.
Par les initiations, ils revendiquent ainsi, et obtiennent, le pouvoir d'enfanter.
Que disent encore ces images où le portrait est devenu corps ?
N'en demeure-t-il pas une appréhension d'un visage volontairement dissimulé, censuré ?
Photo 1 : Le viol, Magritte, 1934.(sur site)
Photo 2 : Masque de ventre Makonde, Musée Dapper.
Photo 3 : Torso front, John Coplans, 1984. (sur site Tate on line)