"La voix d'un ange", c'est en ces termes que le chanteur américain Robbie Robertson parle de Pura Fé, qu'il connaît depuis fort longtemps. En 1994, il produisait en effet une superbe compilation intitulée "Music for the native Americans", sur laquelle figurait notamment le trio vocal amérindien Ulali, fondé par Pura Fé en personne. Pendant une douzaine d'années, la formation a écumé les salles du monde entier avant que Pura Fé ne décide de voler de ses propres ailes. Une carrière solo jusqu'ici particulièrement féconde puisque pas moins de trois albums ont déjà vu le jour, dont celui qui vient de paraître, la pépite "Hold the rain".
Le blues et les Amérindiens
A la fois chanteuse, compositrice, danseuse et actrice, Pura Fé est une militante de la cause amérindienne. D'origine américano-portoricaine et indienne Tuscarora par sa mère, elle revendique l'influence des Amérindiens dans l'invention du blues par les esclaves noirs. Et de fait, le blues épouse à merveille les mélodies traditionnelles amérindiennes, à l'instar des incantations chamaniques. Joueuse de lap-steel (guitare slide jouée à plat sur les genoux), Pura Fé est dotée d'une voix puissante et grave qui n'est pas sans faire penser à Janis Joplin. Ecoutez plutôt...
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A ROGER MAUGUEN
ORGANISATEUR
DES VACHES FOLKS
1. Titus - Les Vaches Folks vont accueillir, le 23 novembre, la fameuse chanteuse de blues amérindienne Pura Fé. Comment êtes-vous parvenus à décrocher un tel concert ? Et pouvez-vous expliquer ce choix ?
Roger Mauguen - En premier lieu, Eric Bert et moi adorons ce genre musical, nous sommes donc en permanence à l'écoute d'artistes et, pour cela, Internet facilite les choses, surtout depuis que nous sommes sur My Space. Ensuite, je pense que la qualité des concerts "Vaches Folks" fait que c'est un événement qui commence à être connu dans le monde des artistes... Pour ce qui est du choix de Pura Fé, c'est une artiste qui fait parler d'elle (plus de 4.500 unités de son dernier album ont déjà été vendues; elle a reçu le prix Charles-Cros 2006 dans la catégorie world music). De plus, elle correspond tout à fait à l'identité des Vaches Folks : nous aimons découvrir et faire découvrir de nouveaux artistes, le nouveau son acoustique. Dans le cas de Pura Fé, il s'agit de blues amerindien. Et ça nous changera des hommes !!! (Les deux précédents invités des Vaches Folks étaient en effet des hommes, en l'occurrence Shannon Lyon et Carus Thompson, NDR)
2. Titus - Année après année, votre festival se taille une place à part dans le paysage finistérien, en proposant à chaque fois des spectacles de fort belle tenue. Hélas, la foule n'a jamais été jusqu'ici au rendez-vous... A quoi attribuez-vous cette relative désaffection ? Et quel message souhaiteriez-vous passer aux personnes qui hésitent encore à se déplacer à vos soirées ?
3. Titus - Avec Pura Fé, vous franchissez une nouvelle étape en invitant une artiste dont la réputation n'est plus à faire de par le monde et qui, de plus, assure actuellement la promotion de son tout dernier album. C'est un gros coup pour les Vaches Folks, non ?
On ne recherche pas le gros coup ! On aime sa musique, et c'est pour cela qu'on l'a invitée ! Et je crois que les artistes le ressentent. Nous, on est portés par l'enthousiasme d'organiser ce genre soirée et donc d'en faire profiter et de le faire partager à un maximum de personnes. Le gros coup sera surtout pour les spectateurs qui viendront, alors parlez-en autour de vous , car personne n'est reparti déçu de nos concerts !
Concert de Pura Fé, le vendredi 23 novembre, salle polyvalente de Cast, près de Châteaulin, à 21 h. 12 €.