Deux semaines se sont écoulées, ami lecteur, depuis qu'ensemble, nous avons quitté la salle 4 du Département des Antiquités égyptiennes du Musée du Louvre. Deux mardis pendant lesquels je vous ai convié en Belgique.
Virtuellement, s'entend. Car dans la réalité, j'étais bien présent à Paris, au Louvre, sans vous, mais avec toutefois deux autres passionnés, Louvre-boîte (http://louvreboite.over-blog.fr/) et Louvre-passion (http://louvre-passion.over-blog.com/), de manière à peaufiner mes notes anciennes et y ajouter un grand nombre de nouvelles à propos des vitrines qui, la dernière fois où j'arpentai ces lieux magiques, étaient en cours de restructuration. Dans l'optique aussi, et sans mauvais jeu de mots, d'y réaliser un certain nombre de clichés des différentes salles que je vous ferai bientôt découvrir ...
(Par parenthèses, nous serions les trois seuls, ici sur le Net, à traiter de ce grand musée !)
Quand de mon propre et discret petit hôtel du quartier Saint-Denis - Les Halles qui, lui, l'est nettement moins, je ralliai cinq jours durant le musée, il me plut, entre autres itinéraires possibles, d'emprunter la rue Etienne Marcel, du nom de ce célèbre prévôt des marchands pendant la guerre de Cent ans, assassiné par les bourgeois de Paris le 31 juillet 1358 et auquel on doit aussi le début de la construction du mur d'enceinte de la capitale dont les soubassements sont si bien mis en valeur sous le Carrousel du Louvre.
Artère commerçante rectiligne s'il en est, comme bien d'autres à Paris, cette rue qui lui a été dédiée dans le quartier où, précisément il perdit la vie, héberge non seulement la Poste centrale de la capitale, mais présente en outre la particularité de proposer nombre de boutiques de mode dont l'une, arborant fièrement le nom d'une célèbre marque anglaise, expose à chaque devanture, au lieu des mannequins habituels, des dizaines et des dizaines de vieilles machines à coudre Singer, tant convoitées par les amateurs ...
A l'intersection de la rue Etienne Marcel avec celle, tout aussi tracée au cordeau, qui porte le nom du Palais des rois de France, je tourne à gauche, en angle droit, longeant toujours les bâtiments postaux; et dans l'ombre encore fraîche et humide de ces matins de juin, me dirige, le coeur et le pas alertes, vers "mon" Musée, que je ne vais pas tarder à apercevoir, là-bas, baigné de soleil.
Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre, germano-pratins jusque dans les fibres les plus intimes de leur être, fréquentèrent assidûment "Les Deux Magots".
Sur ma droite, avant de déboucher rue de Rivoli, je devrai moi me contenter de seuls "Deux écus" ...
Crise oblige, les temps changent !
Quelques mètres encore, et me voilà à l'angle tant attendu : IL se déploie devant moi, sa façade Est caressée d'une lumière avec laquelle seuls les trésors qu'il recèle peuvent rivaliser : celle de l'attente et la patience récompensées, permettant d'accéder à la Connaissance, à la Beauté à l'état pur ...
Comme tout un chacun, de cette majestueuse façade, j'en admire la Colonnade voulue par Louis XIV, à l'ordonnancement parfait et pour la paternité de laquelle les spécialistes en Histoire de l'Art ne parviennent toujours pas à accorder leurs compas : s'agit-il de Claude Perrault, le frère de Charles dont les Contes bercèrent notre enfance, et qui, il faut le reconnaître, emporte beaucoup de leurs suffrages; ou de Louis Le Vau, de Charles Lebrun, voire de François d'Orbay ?
Quoiqu'il en soit, cette prestigieuse oeuvre d'architecture qui encadre un des côtés de la Cour Carrée, sur laquelle semble maternellement veiller l'église Saint-Germain l'Auxerrois, détient à mes yeux une seconde valeur : c'est en effet derrière ces hautes fenêtres du rez-de-chaussée et du premier étage, que se présente une partie, la plus importante, du Département des Antiquités égyptiennes.
Et il me plaît à penser qu'au-delà de bien des siècles, de leur salle respective, la 22 pour l'un, la 25 pour l'autre, presque au centre de chacune des deux moitiés de la Colonnade, Le Scribe accroupi et Aménophis IV / Akhenaton veillent tous deux sur chacune des rosaces gothiques du monument religieux qui leur fait face...
La plus importante, notais-je ci-dessus, mais pas la seule.
Car si je tourne à droite, en direction du quai François Mitterrand, en direction du Pont des Arts, c'est le côté Sud qui s'offre alors à mes regards, là où, derrière ces hautes fenêtres grillagées du rez-de-chaussée, se déploient quelques-unes des premières salles du circuit thématique.
Et notamment, la salle 5 à l'entrée de laquelle je vous donne rendez-vous, ami lecteur, mardi prochain ...