Au sujet de "Tel Aviv, 1995"

Publié le 16 juin 2009 par Drzz

Petit scandale, prévisible, après la publication de l'article Tel Aviv, 4 novembre 1995
Je suis mal à l'aise lorsque je vois des analystes étudiant les thèses des paranoïaques ranger tous les épisodes de complot politique dans le rang des hypothèses farfelues. C'est une vraie dérive de l'intelligence et de la démocratie. C'est faire preuve d'une méconnaissance flagrante de l'Histoire.
N'est-ce pas faire le jeu des malhonnêtes que de refuser systématiquement d'aborder le sujet ? Antoine Vitkine, qui a consacré un livre aux théories du complot, rappelle un point essentiel dans sa préface : ce n'est pas parce que des abrutis voient des complots partout qu'il faut derechef éliminer cette possibilité, ou refuser de la concevoir. Comme toute démonstration, une hypothèse se fonde d'abord sur la solidité des preuves qui la charpentent.
C'est un travail d'historien. Et tous les historiens savent combien la conspiration a émaillé l'histoire française, anglaise, espagnole ou américaine. Conspiration des poudres, 18 brumaire... Rien de nouveau à l'horizon, à condition de faire le travail de recherches.
 A l'opposé, la "théorie dite du complot" se fonde sur des raisonnements fantaisistes. Je connais les théories du complot du 11 septembre. Elles n'ont aucun fondement et sont ridicules. Pas un élément ne saurait être recevable. Les raccourcis et les conclusions relatifs à cette théories sont d'une malhonnêteté intellectuelle rare.
Je connais aussi les hypothèses entourant la mort de Yithzak Rabin. Celles-ci posent de sérieuses questions, n'en déplaise aux âmes sensibles. Impossible que le Premier Ministre ait pu réagir comme il le fait sur la vidéo s'il avait été touché à la colonne vértébrale, selon l'enquête ultérieure. C'est une preuve physique, attestée par l'image et les règles de physique et de ballistique les plus élémentaires.
De là, j'invite tous les lecteurs de drzz.info a se pencher plus avant sur cette affaire.  Sur le témoignage de la femme de Rabin, sur les policiers et agents du Shin Beth présents ce soir-là. 
L'histoire a été le témoin de conspiration ayant conduit à un meurtre politique, c'est un fait.
Les meurtres politiques sont rares, surtout en Occident, mais ils existent. Refuser de les admettre, c'est faire preuve d'une naïveté et d'un cynisme rares. Et le renoncement, où qu'il soit, constitue une atteinte à la liberté.
Dans ce cas précis de l'assassinat de Rabin, personne ne peut m'accuser d'être anti-israélien. Tout le monde, au contraire, peut me reprocher d'être un partisan farouche de la liberté. Liberté d'analyer tous les sujets, mêmes les plus tabous, et de ne pas se démonter. Je ne pense absolument pas que Rabin ait été tué par un "fou solitaire", mais qu'il a payé pour Oslo. Je ne me prononcerais sur les commanditaires. Ce genre d'évènements grave existe. Se cacher la tête dans le sable n'y change rien.
De la vérité naît la liberté. Je suis pas pro-américain pour m'entendre dire n'importe quoi et réciter en paroles d'évangile tout ce qui nous vient de ce pays. Même chose pour Israël. Mon choix de se ranger aux côtés de ses pays est tout à fait rationnel, mais il ne m'aveugle pas.
Etre libre d'aborder n'importe quel sujet, y compris les sujets qui fâchent, c'est ça liberté, c'est ça la vigilance éternelle. C'est cela, la démocratie.