Qu’est-il arrivée à la littérature allemande pendant la 2e Guerre Mondiale? C’est la question à laquelle John Williams répond à l’Institut Leo Baeck à New York.
De nombreux éditeurs allemands ont fuit l’Allemagne dans les années 1930 pour se réfugier aux quatre coins de l’Europe, ainsi qu’aux USA, conscients des dangers croissants. Wieland Herzfelde, par exemple, a fuit à Prague en 1933 puis à Londres et à New York pour fonder la compagnie Aurora Press avec plus de 11 auteurs.
De 1942 à 1947, la période fut particulièrement dure, et les éditeurs bannis publièrent plus de 200 livres en langue allemande. Mais malgré cette production élevée, les lecteurs allemands étaient peu nombreux aux Etats-Unis, et seulement de maigres profits rentraient dans les maisons d’édition.
Cependant, les éditeurs avaient des ambitions plus compliquées, et le paysage éditorial ressemblait plus à une manifestation d’une culture et d’une politique confiantes qu’à un business. La plupart des auteurs ont du décidé entre renoncer au présent et écrire pour un futur public parlant l’allemand ou essayer d’écrire en anglais pour devenir des immigrants authentiques.
Quelques auteurs ont choisi la première solution, aboutissant à une expérience culturelle unique : comme une plante mise à l’intérieur pendant le froid de l’hiver, beaucoup de la vie intellectuelle de l’Allemagne a été transférée dans un refuge provisoire, où on l’a nourri tranquillement avec l’espoir un jour d’être ramenée à la maison. A l’époque, c’était prendre un risque sur un avenir qui n’arriverait peut-être jamais.
Une section de l’exposition est consacrée au Buecherreihe Neue: une série de livres fondée pour “aider la réorientation [de presque 400,000] des Prisonniers de guerre allemands aux Etats-Unis.” Bermann Fischer a été enrôlé pour produire des livres brochés peu coûteux de littérature humaniste à donner aux prisonniers. Après, si les livres peuvent vraiment changer les esprits, cela reste une question ouverte. Mais l’extrait d’un rapport sur les résultats du programme est peut-être l’article le plus stupéfiant de cette exposition. Il argumente (comme Hitler) que ces livres aideraient à conduire à un nouvel avenir en Allemagne…
Cette exposition revient sur une période marquante et passionnante de l’Histoire!