Cher Monsieur des bus,
Je vous écris aujourd’hui parce que je ne suis pas contente mais alors pas contente du tout de vos services. Je vous plante un peu le décor : je suis une parisienne sans voiture parce que hein, la voiture à Paris, faut la garer, la conduire sans s’énerver, ne pas se prendre de sens interdit (y en a par-tout !). Puis c’est pas écolo. Alors comme je suis une fille bien, je prends le métro ET le bus. Ben laissez-moi vous dire que le bus, c’est pire que tout.
Déjà, va falloir arrêter d’afficher n’importe quoi sur les tableaux digitaux. Quand on me dit qu’un bus arrive dans 5 mn et que 10 mn après, il n’est toujours pas là, je me dis qu’il y a comme un souci. J’ai d’ailleurs remarquer que les minutes de votre affichage digital étaient bien plus longues que mes minutes à moi. Et on ne me dit pas que c’est à cause de la circulation parce que sur certaines lignes, y a des couloirs et à certaines heures, y a personne sur la route. Non parce que vous comprenez, moi, j’attends le bus, j’attends le bus et me voilà en retard, pas cool.
Mais encore, y aurait que ça. Figure-vous qu’à cause de vous, j’ai été traumatisée. Trau-ma-ti-sée, oui. Je vous raconte. Vendredi, je devais prendre un bus pour en rejoindre un autre pour aller à la piscine. Le prochain bus étant annoncé pour un temps infini, j’ai décidé de cheminer à pied, me disant que ça irait plus vite. Ce qui fut le cas, j’ai jamais vu le bus sur le trajet. A un moment, je prends une petite rue pour gagner quelques minutes. J’étais au téléphone avec ma maman et je vois un type un peu bizarre entre deux voitures, je regarde distraitement et là… ET LA (vivez l’intensité dramatique de la situation) ! Le mec se tourne vers moi et me montre sa bite qui était en train de cracher un incroyable jet d’urine. Non mais pardon quoi ! Ce mec devait déjà être majeur quand mon père est né. Je n’ai pas trente ans, suis-je déjà en âge de voir une vieille queue qui fait pipi ? Je vous le demande. La réponse est non.
Du coup, je me suis dépêchée de filer, j’ai eu peur que le monsieur termine son envie pressante sur ma jambe car il n’était pas net, il faisait des bruits effrayants. Evidemment, je n’ai pas pu compter sur le soutien de ma mère qui rigolait comme une bossue quand je lui ai dit « ah super, y a un mec qui vient de me montrer sa queue et il était en train de pisser ». Ma mère n’est pas toujours un bon soutien psychologique.
Alors voilà, si votre bus avait été là (normalement, y en a un toutes les 5 minutes), je n’aurais pas eu à avoir peur pour mon intégrité physique (et surtout celle de mes chaussures) et je n’aurais pas vu cette chose. J’ai encore toute la vie devant moi avant de devoir voir des vieilles queues fripées (je ne suis pas vénale, en plus donc non, je ne ferai pas poulette de luxe pour vieux libidineux). C’est encore à cause de vous que j’ai dû subir la drague lourdingue d’un monsieur à dents jaunes et noires parce que toujours le même bus n’arrivait pas.
Ainsi, monsieur, je pense que je mérite de voyager gratos sur tout votre réseau jusqu’en 2010. Et Ptit Dop habite en zone 5, il a une terrasse donc je compte bien aller le voir cet été jusqu’au fin fond d’une ligne RER, merci d’y penser.
Cordialement,
Pink Lady, trau-ma-ti-sée
PS qui ne vous concerne pas mais je m’adresse à mes lecteurs chéris : Bon suite à un souci d’entente, y a plus de places à gagner pour Grégoire. La bonne réponse a été trouvée par Sandrine la Sardine, c’était gris. Sorry Sandrine !