D'autres auteurs ont manifesté leur désapprobation, qualifiant de « ridicule » ce stratagème marketing et Margaret pèse ses mots en affirmant : « Penguin devrait avoir honte de lui-même. » Pour d'autres, comme DJ Taylor, la solution peut justement venir des auteurs : il leur suffirait de se plaindre auprès de leur agent, qui ferait remonter à Penguin, et là, l'éditeur se sentirait un peu cruche.
Pour Arthur Frommer, fondateur des guides de voyages du même nom, on assiste tout bonnement à « un acte impensable de censure et de cupidité d'une entreprise ». Pour Michael Palin, ancien des Monty Python, il s'agit « d'une restriction inacceptable du choix des voyageurs ».
Car de fait, cette décision d'exclusivité est à rapprocher de celle signée par les aéroports de Londres de ne plus disposer que du libraire WH Smith dans ses halls. Qui offre par là même le marché sur un plateau d'argent à l'éditeur, évidemment... Un double monopole très bien orchestré de la part de Penguin qui concède en retour des réductions monstrueuses au libraire.
D'ailleurs, on s'étonne de ne pas entendre d'autres éditeurs pester plus que cela : auraient-ils manqué ce juteux marché ? Côté WH Smith, on n'en démord pas : ce choix a été fait pour simplifier la vie des voyageurs pressés par le temps, et leur permettre d'acheter plus rapidement sans se préoccuper d'un choix sans fin. Et selon les clients, cela marcherait plutôt très bien...