A las cinco de la manana…
Bibi Folk
Israël se remet enfin à faire de la politique. Après l’annonce de la réélection de Mahmoud Ahmadinejad à la présidentielle iranienne, « Bibi » Néthanyahou a sorti son plan B, celui de la sortie de crise, en annonçant vouloir reprendre immédiatement les négociations de paix sur la Palestine sans conditions préalables.
Benyamin va même plus loin puisqu’il devrait annoncer un geste fort (pour un gouvernement de droite dure) : l’accord sur un Etat palestinien, avec deux conditions lourdes : la négation du droit au retour en Israël des réfugiés et la démilitarisation de ce futur Etat de Palestine. La première exigence viole, on le sait, les diverses recommandations de l’ONU qui depuis 1948 ont toujours validé ce droit. Néanmoins, elle est compréhensible compte tenu du déséquilibre démographique croissant entre les populations sémites et arabes en Israël. La deuxième exigence, elle, est une évidence.
Reste qu’il ne faut pas croire que Benyamin Nethanyaou ait agi par conviction. C’est un peu comme si Le Pen acceptait de passer ses vacances chez les Chirac. Le vrai moteur de ce déblocage, qui aura des conséquences positives (notamment sans doute la relance de l’Union pour la Méditerranée, aujourd’hui bloquée depuis les incidents de Gaza), c’est le résultat des présidentielles iraniennes.
Israël is in deep chiite
Si l’on considérait par avance que les élections iraniennes seraient truquées, on pouvait penser que le Guide Suprême enverrait un signal fort vers l’Occident en choisissant un président modéré, afin de répondre aux sollicitations de Barack Obama. C’est néanmoins passer un peu vite sur la culture de négociation perse où l’on ne répond pas systématiquement favorablement (du moins au début) à des offres conciliantes.
Je ne suis d’ailleurs pas certain que ces élections iraniennes aient été truquées au point de changer le résultat. Mir Hossein Moussavi était le candidat des modérés, des classes éduquées, des jeunes, des villes. Les campagnes, elles, préfèrent Ahmadinejad. Comment le leur reprocher alors que le pays le plus puissant de la planète a laissé les plaines de l’Arkansas et du Texas choisir à deux reprises le candidat le moins subtil plutôt que le candidat de l’expérience diplomatique ?
Faut-il se plaindre de la réélection d’Ahmadinejad ? Oui et non. Oui, parce que nous nous rapprochons de la zone dangereuse d’intervention militaire israëlienne sous couvert américain. Si l’Iran déçoit Obama, Israël aura les mains libres. Elle s’y prépare déjà.
Mais non. Non, parce que si des compromis par l’Iran sont faits, il vaut mieux qu’ils viennent d’un type comme Ahmadinejad, qui tient sa droite. Ce seront de vraies ouvertures.
Non, parce que les émeutes spontanées montrent que l’Iran se dote d’une société civile courageuse, vingt ans après les évènements de Tien-an-men.
Non, ensuite, parce que le raidissement iranien va peut-être reléguer au second plan le problème palestinien.
Non, enfin, parce qu’après Bush, il y eut Obama.
Si tenté qu’il y ait désormais la probabilité d’un « après »…