Notre troisième festival de Tadoussac fut à l’image des deux premiers : riche, mélodique, frisquet, échevelé, sympathique, ensoleillé. Ce fut une fois de plus une occasion de partager de bien beaux moments musicaux en compagnie d’amis chers dans ce décor qu’on ne se lasse jamais de redécouvrir.
On a lancé notre Tadou 2009 avec Daniel Bélanger vendredi. Sauf erreur, il entamait sa tournée de support à sa compilation Joli Chaos. Et joli chaos ce fut. Ça doit faire près de 10 fois que je vois Bélanger sur scène et à mon avis seul le spectacle Rêver mieux au Capitole arrive à rivaliser avec ce qu’il a présenté à Tadoussac. Après le show j’avais presque le goût de rembarquer mes valises dans l’auto. Salut, je repars comblé. Vraiment, à ne pas manquer dans quelques semaines au Festival d’été.
On a passé le reste de la soirée de vendredi à butiner d’une scène à l’autre : deux pièces de Coral Egan dans une salle Marie-Clarisse bondée et silencieuse… la dernière toune du set d’Ivy, notre slammeux national… quelques pièces de Misteur Valaire, entendues de l’extérieur du Café du Fjord où le quintet défonce la baraque à chaque soir… trois ou quatre pièces des Fatals Picard, groupe de Paris qui me fait penser aux Wampas et à Béru par bouts. Drôle et festif, en plein dans le ton du chapiteau de l’auberge de jeunesse.
On a terminé la soirée avec Yann Perreau qui donnait le premier show de sa tournée. Complètement claqué, je n’ai pu tenir que pour les 7 premières chansons du spectacle mais ce fut tout un début. Yann était déchaîné et tout trempe après 10 minutes. Le lendemain dans le lobby de l’hotel je lui ai demandé si ça s’était passé à son goût. “Oui. Un peu d’hésitations au début, mais après on s’est laissé emporté par l’énergie des tounes. Ça augure bien!” Indeed. Faudra revoir ça à Québec.
Samedi après-midi fut réservé exclusivement à la contemplation. Lire : j’ai glandé. Assis confortablement dans ma grosse chaise en bois face au merveilleux fjord, je me suis fait cuire le visage par un soleil de plomb. Yann Perreau est passé tout près avec ses lunettes roses. Tiens, c’est pas Marie-Pierre Arthur ça? Jolie!! Mais c’est Victor-Lévy Beaulieu Michel Pagliaro qui a fait ma journée. Pag est apparu avec ses longs poils plus salés que poivrés et j’ai catché que ça fait maintenant près de 40 ans qu’on l’entend frapper. J’avais presque le goût d’aller jaser attitude avec lui après avoir lu l’article du Soleil. Pas sûr qu’on aurait échangé nos numéros.
Attardons-nous plutôt sur Marie-Pierre Arthur, que j’avais hâte de voir sur scène. Son superbe premier album figure toujours avantageusement dans ma playlist et j’avais fait sa connaissance (sur scène, s’entend) l’an dernier lors d’un enregistrement radio avec Marc Déry, Ariane Moffatt et Daniel Bélanger. Je ne crois pas me tromper en affirmant qu’elle a charmé le public avec sa seule personnalité. L’interprétation collait un peu pas mal aux pièces de l’album mais virons pas fou avec ça, c’est quand même son premier show. Bien hâte de la revoir avec une plus grande expérience scénique.
J’avais l’intention de voir Beast avant d’aller me coucher samedi soir mais l’heure tardive du spectacle et les quelques minutes passées dans le four du Café du Fjord avec Misteur Valaire ont eu raison de mon vieux corps. J’ai quand même pu m’attarder un peu plus longuement aux rimes d’Ivy et j’ai été impressionné. La foule semblait un peu perplexe mais le contexte n’était peut-être pas idéal. Je vais tâcher de le revoir avec un public plus réceptif pour m’en faire une meilleure idée.
Seul regret de cette année : pas vu MeLL. Elle m’avait vraiment fait tripper l’an dernier et je rêvais de la voir solo. Mais comme elle adore Tadoussac, ce sera peut-être pour l’an prochain. Car j’y serai encore. Trop le fun, trop cool.