Une Blanche-Neige musclée

Publié le 14 juin 2009 par Magda

Schneewittchen (Blanche-Neige) d’Angelin Preljocaj

Blanche-Neige, c’est mon obsession (je sais que c’est freudien, n’en dites pas plus!), et c’est mon personnage littéraire préféré. J’aime aussi particulièrement la méchante et très belle reine, le père lâche et les sept nains. Quant au Prince Charmant, celui-là… disons que je crois l’avoir croisé en chair et en os, deux fois dans ma vie.

Blanche-Neige au Deutsche Oper de Berlin, monté par le chorégraphe Angelin Preljocaj, c’était donc l’occasion de vitupérer sur “ces artistes qui ne comprennent jamais rien au mythe de Blanche-Neige et s’amusent à le massacrer”. Sauf que non.

J’ai regardé ce spectacle de danse de presque deux heures et je n’ai (presque) rien trouvé à redire. En revanche, je me suis levée pour applaudir à tout rompre Elisa Carillo Cabrera (dans le rôle de Blanche-Neige), une des plus incroyables danseuses qu’il m’ait été donné de voir. J’ai pleuré quand Blanche-Neige est morte ; je me suis mouchée bruyamment quand le Prince l’a réveillée, dans une danse d’amour nécrophile sublimement chorégraphiée ; je me suis poilée quand les nains ont fait de la varappe sur les murs de la grotte. Et j’ai ouvert des yeux d’éternelle enfant quand la méchante reine (autre danseuse fascinante, Beatrice Knop) s’est livrée à une danse démoniaque devant son miroir magique.

Sacré Preljocaj! Il a su marier comme personne le grand art et le divertissement. Décors enchanteurs, danse musclée et sensuelle, costumes divins de Jean-Paul Gaultier, musique envoûtante de Gustav Mahler : tout cela fait exploser la magie noire de Blanche-Neige sur scène, et c’est debout et hurlant de joie que le public allemand a remercié les interprètes de ce très grand spectacle.