Farces à trappes

Publié le 14 juin 2009 par Decrauze
Raison d’être : filer vers le néant en ayant cru à sa place. Croiser l’autre pour s’oublier un peu, se sublimer parfois.
L’intellect trop collé aux excroissances des champs médiatiques, les sens atrophiés par la simplification d’une existence sereine : on fuit la contrainte, l’adversité, le pénible dérangement ! Cultive ton cocon, tant que tu peux : autrui doit demeurer l’accessoire pour qu’il ne s’ancre pas tel un envahisseur de conscience.
Ça gargouille. Intérieurs trop sollicités par une bombance au Carré Saône : six cents grammes de barbaque exquise ingurgités ; une vésicule qui déraille… Extérieur en suspens : un vague ci-gît le système, les modèles conditionnant, la civilisation même ! Bienvenu dans le monde des garces farces à trappes. L’incertain viendra d’où on ne l’attend plus.
Balade intérieure, désintégration aérienne : j’ai choisi mon camp, sans fortune. A terre, j’enracine mes petits plaisirs quotidiens sans parade relationnelle, sans dégoulinade matérielle. Témoin de loin, et au rythme parcellaire, des scories planétaires, je cultive le son scriptural : ça gratouille !
Se dégager un peu – « et peut-être plus ! » polnareffirais-je – de la rassurante poussée argumentative sans pour autant se vautrer dans l’imaginaire prétendument étranger à soi. Gare aux frontières ! Sus aux alvéoles ! Haro sur les contingences ! Pas de faux-semblants, marre du vraisemblable seriné : il nous faut coltraniser d’urgence nos fugaces pesanteurs.
Déploie ta langue pour goûter au plus près les interstices fruités. Comprendre ? Ressentir, d’abord, pour s’alléger des cons à pendre. La peine des morts c’est de n’avoir plus droit, pour exister un chouia, qu’aux pensées des autres, les agités du globe qui survivent en bocal.
Dans l’attente de ne pas vous rejoindre, monceaux de poussières pour un infini en mouvements perpétuels. Là, tout près du tronc qui craque… Hue !