Vice-président de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales du Palais-Bourbon, Pierre Morange, député UMP des Yvelines affirmait le 5 mai à la tribune de l'Assemblée nationale : « Qui, à l’heure où notre pays connaît des déficits publics importants, n’a jamais éprouvé un sentiment d’injustice, voire de colère, en voyant des individus ou de véritables réseaux profiter de notre système fiscal et social pour s’enrichir illégalement au détriment non seulement de la collectivité publique, mais aussi de l’ensemble des citoyens ? »
Il se trouve que son ex-épouse a déclaré au procureur de Versailles qu'elle avait occupé de novembre 2002 à mai 2006, un emploi fictif d'attaché parlementaire auprès de son mari : « Il m'a fait signer un contrat de travail pour un poste d'attachée parlementaire, a-t-elle précisé, alors que j'occupais en même temps un emploi d'infirmière de nuit. Il me disait que cette pratique était normale et courante, mais il m'a licenciée au mois de mai 2006 car la campagne électorale approchant, il fallait être irréprochable". (Propos rapportés sur le site mediapart)Il y a mieux. Véronique Goens-Morange a révélé également avoir profité pendant treize mois, entre mai 2006 et juin 2007, d'une allocation chômage de 1 800 euros mensuels pour ce même emploi de collaboratrice parlementaire jamais occupé. Pourquoi le parquet a-t-il classé sans suite ce dossier qui, parait-il, manquait d'éléments concrets ? L'ex-épouse de M. Morange avait pourtant adressé au magistrat des certificats de travail éloquents.Une information aurait dû être ouverte et une enquête conduite à son terme. J'espère seulement que l'étiquette politique du député n'a joué aucun rôle dans cette affaire. Une question se pose : d'autres parlementaires sont-ils dans la même situation ?