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Après avoir remis la France d'aplomb, Nicolas Sarkozy passe à la vitesse supérieure en s'intéressant ni plus ni moins à l'avenir de la planète. Devant l'assemblée des Nations Unies, le président français, lors d'un discours aux accents très chiraquiens, explique au monde que ne "rien faire pour lutter contre le réchauffement climatique serait criminel".
"Nous n'avons pas le choix. Les constats économiques, les constats scientifiques sur le réchauffement climatique sont sans appel", a-t-il ajouté, alignant les lieux communs comme il en a pris l'habitude en France. France qu'il a au passage pris le soin de quitter le jour où le gouvernement présente le projet de loi de financement de la Sécurité social, dont le déficit crève les planchers… la faute aux pauvres sans nul doute. Heureusement les franchises vont bientôt venir leur apprendre que se soigner a un prix !!! Mais qu'est-ce que le trou de la Sécu par rapport à celui de la couche d'ozone semble penser Nicolas Sarkozy tout en enfilant des perles de platitude du genre "on pouvait hésiter sur le chemin de l'action quand on ne savait pas. Aujourd'hui on sait : ne rien faire ne serait rien d'autre que criminel au regard de l'avenir de la planète, quel que soit le continent" ou "l'inaction serait accepter un point de non retour franchi dès lors que le réchauffement moyen de la planète aurait augmenté de deux degrés" ou mieux encore "à deux degrés de plus, on ne pourra pas revenir en arrière. C'est maintenant, c'est tout de suite, c'est immédiatement qu'il nous faut décider". Si Jacques Chirac avait Nicolas Hulot pour lui souffler le déjà culte "la maison brûle et nous regardons ailleurs" en 2002, son successeur donne l'impression d'avoir fait écrire son texte, qui fleure bon le bon sens près de chez vous, par Jean-Pierre Raffarin.
Enfin, prenant une nouvelle fois exemple sur son prédécesseur à l'Elysée, il profite de la tribune onusienne pour se muer en super VRP de la France et de ses centrales nucléaires en assurant que "la France est prête à aider tout pays qui veut se doter de l'énergie nucléaire civile", y compris ceux auxquels son ministre des Affaires étrangères était prêt à déclarer la guerre il y a huit jours : "il n'y a pas une énergie de l'avenir pour les pays occidentaux et des pays d'Orient qui n'auraient pas le droit d'y avoir accès. C'est d'ailleurs la meilleure réponse à ceux qui veulent, en violation des traités, se doter de l'arme nucléaire".
Mais perfide et peu respectueuse, l'AFP relève qu'avant de jouer les défenseurs de l'environnement, Nicolas Sarkozy avait commencé la journée par un jogging d'une demi-heure à Central Park avec le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner, mais qu'il est rentré à son hôtel en limousine. Pas mal juste avant de donner des leçons à la terre entière en matière d'émission de gaz à effet de serre : "si nous ne nous fixons pas d'objectifs nous ne ferons rien", L'objectif de 50% de réduction des émissions d'ici à 2050 est une absolue priorité pour éviter une catastrophe mondiale. Les pays industrialisés doivent montrer l'exemple. Il faut que tous les pays développés et les grands pays émetteurs s'engagent sur ces objectifs"…
Vous avez dit faites ce que je dis, mais pas ce que je fais ???